Le château d’Imbleville
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Le château d’Imbleville et la famille de Dampierre
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Le château d’Imbleville est appelé à juste titre « la Perle de la Saâne »
Il est très agréable de se promener, l’été, dans le parc composé de jardins et d’eau qui entoure en partie l’imposante bâtisse. Les jardins ont été réalisés entre 1920 et 1950 par la famille Saint-Rémy qui a été propriétaire du site entre 1917 et 1961.
Il comprend de nombreux éléments, des pièces d’eau, des cascades, des canaux et surtout des douves alimentées exclusivement par des eaux de source indépendantes de la rivière.
Un escalier à double révolution a été érigé au pied de la colline boisée. Cet élégant ouvrage provient de l’ancien château des ducs d’Elbeuf. Il a été installé par la famille Saint-Rémy.
Les touristes, empruntant un chemin de terre bordé d’arbres, accueillis dès l’entrée par les cygnes noirs et blancs, écoutent le chant des eaux vives et admirent la façade ancienne qui se reflète dans la douve.
C’est entre Imbleville et Auzouville-sur-Saâne, villages de la vallée de la Saâne, entre les deux bras de la rivière du même nom, qu’a été bâtit, en 1491, ce superbe château de briques roses aux allures moyenâgeuses qui servait à protéger et à contrôler le passage de la vallée.
À l’origine, la Saâne, petit fleuve qui se jette dans la Manche à Quiberville, arrivait directement sur la face sud de la cour. Elle se divisait en deux bras qui défendaient le château. Face aux crues du fleuve qui inondait les abords du château, la famille Folleville était parvenue à détourner la rivière et à créer des douves entre 1850 et 1860. Celles-ci créent aujourd’hui un très bel ensemble.
Ses assises sont de grès et silex. Ses briques anciennes changent subtilement de couleur selon les saisons et la lumière : plus roses par temps gris, plus dorées au soleil, nacrées au clair de lune.
Ce château fut construit en 1491 sous l’égide de Zanon de Dampierre, le seigneur de Biville-la-Baignarde, Thiédeville, Imbleville et Eurville, dans le but de pouvoir se défendre par l’eau.
Il fut d’abord construit, dans un îlot formé par la Saâne, une maison forte qui, après transformation, devint le château que nous connaissons.
C’est l’histoire d’un château fort que le temps a adouci ; il est d’emblée taillé à la mesure d’une époque encore troublée par les derniers soubresauts de la Guerre de Cent ans. Mais l’histoire va se charger de creuser ses brèches et démonter ce système défensif. Avec le retour de la paix, les murs d’enceinte démolis ont laissé place à de jolis parapets de grès et de silex, découvrant le corps de logis et repoussant la chapelle dans son coin solitaire.
La Saâne se partageait en deux contre son mur fortifié sud et le seul accès à sa cour intérieure se faisait par un pont-levis au Nord. Les bâtiments ont été constamment remaniés à travers les siècles. Son aspect actuel remonte à 1872.
Sa façade arrière comporte trois tours. Sa façade avant a été refaite au XIXème siècle. Les ornements en plomb du toit sont l’œuvre de Ferdinand Marrou dont on peut admirer le travail à Rouen (cathédrale, gros horloge).
La chapelle était reliée à l’étage du logis par une longue galerie supportée par des arcades en plein cintre ouvertes sur la cour. Cette galerie servait de nef au public qui était admis le dimanche. L’épi de faîtage représente probablement Neptune.
On peut voir, à l’entrée du cimetière, une belle croix en grès dont Zanon de Dampierre fit don à la paroisse en 1510.
L’église Saint Jean Baptiste érigée en 1110, disparait au cours de l’occupation anglaise entre 1419 et 1448. Reconstruite par les Dampierre, la nef est consacrée le 18 mai 1522. En 1563, le clocher soutient un siège contre les Protestants. On y voit encore des traces de balles.
A la fin du XVIe siècle, la propriété passe dans les mains de Nicolas Baudry, un avocat au parlement de Normandie. Ses descendants l’ont conservée jusqu’au début du XVIIIe siècle, époque où elle est cédée à Pierre-Eustache de Dampierre, qui mourut en 1795 laissant trois filles. En 1801, la terre fut attribuée à l’ainée qui avait épousé le marquis de Bimorel. Le dernier Bimorel mourut en 1842. Son gendre Louis de Folleville hérita du domaine qui resta dans sa famille jusqu’en 1917.
« C’est un lieu de paix et hors du temps », reconnaît Marie-Hélène Kourimsky, actuelle propriétaire, comme si, dans le secret de cette vallée humide, l’ancienne forteresse avait été touchée par la grâce…
Généalogie des Dampierre :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maisons_de_Dampierre
F,Renout
(administrateur CGPCSM)
Sources diverses, photos personnelles