Les pensionnés de l’hôtel des invalides
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Première partie (Création et utilité) :
Ils avaient un métier, ils étaient cordonniers, tailleurs, meuniers, ouvriers en soie, etc.
Ils ont été recrutés, au service du Roy ….......
Ils ont guerroyé sous Louis XIV, Louis XV, Louis XVI …......
Le devenir des anciens soldats dans la société était jusqu’au XVIIe siècle très difficile. Ils étaient rejetés par l’armée car estropiés ou caducs et se retrouvaient en marge de la société où ils disparaissaient dans la misère.
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En 1670, Louis XIV signe l’édit de création de l’hôtel royal des Invalides destiné, comme son nom l’indique, à héberger les soldats qui ne sont plus en état de servir. La direction des travaux est confiée à l’architecte Libéral Bruant, qui érige un chef d’œuvre du style classique, grandiose, sobre et élégant.
Les premiers pensionnaires s’y installent en 1674. A la fois hospice, caserne, couvent, hôpital et manufacture, l’Hôtel est une véritable cité réglementée selon un système à la fois militaire et religieux.
Dès 1690, environ 6 000 hommes y demandèrent l’asile alors qu’il n’était conçu que pour 1 500 pensionnaires.
1676-1718 Une infirmerie de 300 lits dont la gestion est confiée aux sœurs de la charité dites "sœurs grises" prit une importance croissante.
1730-1791 Les successeurs de Louis XIV n’apportèrent pas à l’Institution le même intérêt que le roi fondateur. La révolution, qui s’arma le 14 juillet 1789 dans l’arsenal des Invalides, voulut faire de l’Hôtel une prison. Sauvé par la plaidoirie de l’abbé Maury, l’Hôtel passa sous la coupe du ministère de l’Intérieur et perdit son autonomie financière.
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Lors de leur admission aux invalides, ces hommes sont enregistrés et décrits au moment de leur admission, 40 ans avant que soient rendus obligatoires les contrôles de troupes, de manière uniforme pendant presque cent vingt ans. Ces registres qui ont été ainsi créés vont devenir une source exceptionnelle de renseignements avec des mentions marginales qui mettent en scène les vieux soldats dans leurs mérites et leurs faiblesses.
Après avoir été oubliés dans les greniers de cette vénérable institution, ils ont été retrouvés il y a une trentaine d’années et ils sont maintenant déposés auprès du Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.
A la fin du XVIIe siècle, il abrite jusqu’à 4000 pensionnaires. Ceux-ci, encadrés par leurs officiers, se partagent en compagnies. Les plus valides assurent un service de garde, notamment à la Bastille, les autres animent des ateliers de cordonnerie, tapisserie et enluminure.
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Peu à peu, fut mis en place un système plus souple de réinsertion de ces hommes dans la société (par l’octroi de congés de durée variable). Un nouveau quartier se créa autour de cette institution et on vit apparaître des boutiques d’artisanat tenues par ces anciens soldats. Les vieux soldats retrouvaient petit à petit une position sociale convenable et disparaissaient ainsi du monde de la délinquance dans les années 1750.
À partir de 1764, par ordonnances du Roi, une pension fut instituée en faveur des soldats invalides souhaitant se retirer dans leur pays. En 1771 fut créée un salaire pour tous les soldats qui avaient servi au delà de trois engagements, ainsi se trouva formulé le principe très moderne de la retraite militaire pour ancienneté de services sans contrainte d’âge ni de notion de durée maximale.
En 1776, les pensions de solde, demi-solde ou invalidité ont été transformées en un régime unique sous le nom de récompense militaire. Grâce à cette pension, les anciens soldats acquirent une grande indépendance économique même si le montant était peu élevé mais cela représentait l’acquisition d’une certaine dignité morale.
Cette politique royale a assuré au moins la réhabilitation des anciens soldats dans l’opinion publique.
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1799-1811 Le Consulat puis le Premier Empire furent des périodes de renouveau, la sollicitude de l’Empereur Napoléon Bonaparte s’exerca à nouveau au profit de l’Hôtel devenu impérial, notamment par le retour à la tutelle du département de la guerre et par le rétablissement du financement sur la cassette de l’Empereur permettant d’accueillir 3.000 pensionnaires.
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1815-1913 Après Waterloo, le déclin de l’Hôtel fut régulier. L’infirmerie perdit en 1878 sa qualité d’hôpital militaire, elle ne fut plus desservie que par des médecins retraités ou civils. Les lois de 1904 chassèrent les sœurs tandis qu’en 1905 une disposition de la loi de finances arrêta toute nouvelle admission de pensionnaire. L’établissement était voué à fermer après la mort de son dernier ayant droit. Il n’en restait que quelques uns à la veille de la Première Guerre Mondiale.
En 1840, l’église royale fut transformée pour accueillir le tombeau monumental de Napoléon Bonaparte.
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L’hôtel national des invalides :
http://www.defense.gouv.fr/actualites/memoire-et-culture/l-hotel-national-des-invalides
Cathédrale Saint Louis des Invalides :
https://dioceseauxarmees.fr/cathedrale-saint-louis-des-invalides.html
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Deuxième partie : base de données
Source complémentaire des registres paroissiaux, vous pouvez y retrouver 135000 pensionnaires de 1673 à 1796.
Transcription des registres de réception des militaires de tous grades ayant participé à des guerres,nés en France ou à l’étranger, reçus à l’hôtel des Invalides à Paris entre 1673 et 1796.
(principalement Allemands, Anglais, Belges, Ecossais, Irlandais, Italiens, Suisses)
27.142 communes françaises représentées, 145.964 ACTES INTEGRAUX, mise à jour au 14.11.2016
Céée en 1995, c’est une source de renseignements très intéressante, à laquelle on ne pense pas lorsque l’on effectue ses recherches.
Sur ces actes y sont mentionnés :
– Nom, Prénom et surnom du soldat
– Lieu de naissance ou de domiciliation
– La situation familiale : marié, catholique ou pas etc ….
– La fonction occupée dans l’armée, le nom du régiment et les lieux où ont eu les affrontements
– Le nombre d’années,de mois et de jours effectués dans chacun des régiments
– Les blessures occasionnées pendant les campagnes : description et historique de l’invalidité
– Le lieu de décès des pensionnés
Base de données :
http://www.hoteldesinvalides.org/
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Exemple de recherches en prenant comme exemple Saint Valéry en Caux (76), Bourg du pays de Caux :
Le 29/12/1721 :
"Guillaume Paumier, dit La Lime, agé de 30 ans, Natif de St Valleries [76655] en Normandie dioceze de Roüen, Soldat du Sieur de Maillac Regiment du Perche, ou il a Servi 20 ans, ainsi que porte Son Certificat datté du 24 may dernier, est incommodé de la Jambe droite d’un Rhumatisme gouteux joint a une decente de Boyaux du Coté gauche le mettent hors de Service, il est du nombre des Soldats reformez envoyés dans une Compagnie d’Invalides a Ardres [62038], armurier de Son mestier, et est Catolique
– Soldat
– Le premier Aoust 1727, Guillaume Paumier dit La Lime, Soldat de la Compagnie du Sieur de Grandpré au Detachement au Chateau de Nantes [44109] a eté Rayé dezerteur des Registres de l’Hotel ayant dezerté de la Compagnie le 24 Juin dernier, et ne l’ayant pas rejoint a la fin du Repy que Monsieur le Gouverneur luy avoit accordé Jusqu’a la fin de Juillet dernier"
Le 26/12/1722 :
"Jean Canel dit St Leger, agé de 45 ans, natif de St Valery en Cau [76655], dioceze de Roüen, Soldat du Sieur de Chaumont, Regiment des Gardes francoises ou il a Servi 22 ans, portez sur son Certificat datté du 21 du present mois d’avril, est tres Incommodé d’une decente Complette tres Grosse du Coté gauche Joint a sa foiblesse de Poitrine le mettent hors de Service, et est Catolique
– Remis [mention barrée]
– Soldat reçu le 3e mai 1722
– Le 10 Avril 1732. Il est Décédé a Broüage [17189] au Détachement "
Le 10/10/1754 :
"Jacques Joseph Bonamy Dupin, Sieur de la Princerie, agé de 66 ans, natif de St Valéry en Caux [76655], Capitaine au Bataillon de Chateauroux, Milices du Berry où il a Servi 14 ans en cette qualité, et 8 ans Lieuten.t auparavant 6 ans dans les Mousquetaires Noirs de la Garde de Sa Majesté, et 7 ans dans le Regiment de Savines Infanterie, usé, marié, Catholique. Reçu dans Son grade de Capitaine par Ordre de Monseigneur le Marquis de Paulmy, Et il jouira Sa Vie durant à L’hôtel de 12 l de gratification par mois Conformément à L’Ordonnance du Roy du 9 Septembre 1749
– Capitaine
– Mort le 29 7bre 1774 à l’hôtel royal des invalides [75107] "
"Paul Mahieu dit St Paul, agé de 58 ans, natif de St Vallery en Cau [76655] proche Dieppe / Le 12 Mars 1741 Il est decedé a Munich [99109] en Baviere etant absent par Congé "
"Pierre Bradefer / 18 ans / St Vallery en Caux [76655] près Dieppe en Normandie / Blessé pres Ramilly [99131] / Le 24 7bre 1770 Décédé à Perpignan [66136] "
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F,Renout
Sources : base de données de l’hôtel des invalides