Paul Félix Arsène BILLARD

mercredi 17 octobre 2018
par  Francis RENOUT
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Prêtre cauchois, évêque de Carcassonne, protecteur de l’Abbé Bérenger Saunière (découvreur du trésor de Rennes le Château dans l’Aude)

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Paul Félix Arsène Billard est né le 22 octobre 1829 dans le Pays de Caux, à Saint Valéry en Caux , rue des remparts, à 6h. Il est le fils de Pierre Nicolas Billard, âgé de 32 ans et de Victoire Rose Douville, âgée de 33 ans, mariés le 6 septembre 1824 à Saint Valéry en Caux. Bordé de falaises de craie blanche, d’une plage de galets, Saint Valéry en Caux se trouve à mi-chemin entre Fécamp et Dieppe.

Félix Arsène est le 4 ème enfant du couple qui en comptait neuf ; cinq frères et trois sœurs, nés entre 1825 et 1837, dont 4 décédèrent en bas âge et un adolescent. A cette époque, en 1832, sévissait une grande épidémie - le choléra - qui fit beaucoup de ravages. Cette famille en fut épargné.

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Son père Pierre, né le 4 janvier 1797, fut tour à tour Maître tonnelier, marchand mercier, puis marchand drapier. Sa mère Victoire Rose, née le 24 juillet 1796, était marchande mercière et drapière, dans ce bourg côtier de Saint Valéry en Caux, peuplé de plus de 5000 habitants à l’époque. Le destin vint endeuillé une nouvelle fois la famille. Son père décédait le 7 septembre 1843, âgé seulement de 46 ans, laissant une veuve et quelques orphelins âgés de moins de 13 ans.

Depuis la fin du XVII ème siècle, tous les ancêtres de Félix Arsène étaient marins. Quoi de plus logique, me direz vous, lorsque l’on habite en bord de PNG - 408.5 kiomer. Habitaient-ils la rue Saint Léger ? Cette rue fut fondée au XIIIe siècle. C’était le quartier des pêcheurs. C’est une très longue rue bordée de maisons étroites (en grès, silex ou briques) qui traverse une bonne partie de la ville. Si vous levez la tête dans cet ancien quartier des pêcheurs, vous remarquerez un crochet sur chaque maison, juste au-dessus de la fenêtre la plus élevée. On y accrochaitPNG - 913 kio les filets au retour de pêche pour les faire sécher. La plupart des habitations disposait de petites cours, parfois d’un potager et d’un poulailler apportant aux familles des pêcheurs un supplément de revenus. Ce quartier populaire, était essentiellement habité par de vieilles familles valériquaises, souvent depuis plusieurs générations.

Autre particularité de la famille : ils se prénommaient tous Joseph, de père en fils, depuis quatre générations. La transmission du prénom du père au fils aîné était d’usage autrefois au sein des familles. Ceux-ci se marièrent tous au même lieu, à Saint Valéry en Caux, avec des jeunes filles du bourg, en l’église Notre Dame, dont la construction remonterait au XVIe siècle si l’on en considère une inscription mentionnant la date 1530 sur une colonne dans la tour du clocher.

Comment lui vint cette vocation pour le clergé ? Peut être en se rendant à la chapelle des marins située sur la place du marché, lieu que fréquentait tout marin dont sa famille très certainement. Cette chapelle, construite durant la première moitié du XVII ème siècle, ainsi que tout le centre ville furent détruits lors des bombardements du 10 au 12 juin 1940. Peut être aussi, en se rendant à la chapelle Saint Léger, située sur la falaise, en haut de la rue saint Léger.

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Quoi qu’il en soit, il mena l’essentiel de sa carrière ecclésiastique dans sa Normandie natale, avant d’être nommé Évêque de Carcassonne en remplacement de Monseigneur Leullieux de 1881 à sa mort le 3 décembre 1901.

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Très jeune, il entre au petit-séminaire de Mont-aux Malades non loin de Rouen. Puis il gagnera le grand-séminaire. Avant sa prêtrise, en 1850, et jusqu’en 1858, il enseigne la rhétorique à plusieurs classes de l’institution de Bois-Guillaume.
Il reçoit l’ordination sacerdotale le 17 décembre 1853. Il quitte Bois-Guillaume en 1858 pour les fonctions de vicaire à Saint-Rémy de Dieppe. Mgr Dupanloup rendit une visite à Dieppe et rencontra l’abbé Billard à qui il proposa de le suivre à Orléans mais l’abbé, qui n’avait que trente ans, était encore attaché au sol et refusa cette tentante proposition.

L’abbé Billard qui nourrit la perspective de rejoindre à la rue du Regard le nouvel Oratoire où officient l’abbé Petétot, le père Gratry et l’abbé Perraud se voit confier par Mgr de Bonnechose la charge de vicaire à Saint-Patrice de Rouen. Il y reste jusqu’à 1863 où un nouveau poste de vicaire s’offre à lui à la Basilique-Primatiale de l’archevêché. Il y reste cinq années avant d’être promu, le 10 août 1868, à l’importante succursale de Caudebec-lez-Elboeuf qui compte douze mille âmes et dont l’église est trop petite. L’abbé Billard lance alors des souscriptions et ouvre des chantiers pour la construction d’une autre église de style gothique du XVè siècle pour laquelle il emploie plus de trois cents mille francs.
Grâce à la générosité des paroissiens, le pasteur choisit tout le mobilier de l’église, la Chaire et les vitraux. Les échos de ces bienfaits parviennent aux oreilles du Cardinal-Archevêque de Bonnechose qui appelle alors l’abbé Billard à entrer dans le sénat capitulaire de Rouen.
Trois ans plus tard, il reçoit le titre de vicaire-général titulaire. Après la mort de Pie IX, Mgr de Bonnechose se fait accompagner PNG - 1.5 Mio
à Rome par son vicaire-général qui rencontre dès lors Léon XIII. Le 17 février 1881, le vicaire-général Billard est présenté par Mgr de Bonnechose à l’agrément du Souverain-Pontife pour une nomination d’évêque. Le 31 mai suivant, la proposition est agréée. Mgr Billard entrera à Carcassonne le 6 août 1881.

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Résumé de sa carrière ecclésiastique :

4 octobre 1850 :Professeur à l’institution de Join Lambert.
17 décembre 1853 :Ordination
29 juin 1858 : Vicaire à Saint Rémy de Dieppe
2 février 1860 :Vicaire à Saint Patrice de Rouen
14 novembre 1863:Vicaire à la cathédrale de Rouen
10 août 1868 :Curé de Caudebec les Elbeuf
1er janvier 1877:Chanoine titulaire
10 janvier 1880:Vicaire général
17 février 1881 :Évêque nommé à Carcassonne

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C’est aussi lui qui favorisa la création de nombreuses écoles libres et attira dans le diocèse les Petites Sœurs des Pauvres.

Sa nomination dans l’Aude :

Sa nomination à Carcassonne en 1881 tombait à point pour rétablir l’ordre dans le diocèse : il arrivait à l’épiscopat dans une période de fièvre, et ce au lendemain des infâmes décrets de 1880 contre les congrégations religieuses. Personnage très actif et totalement engagé dans la lutte contre les agissements de cette république tant honnie par l’église, il ne tarda pas à faire parler de lui dans son combat contre les attentats dirigés par le pouvoir envers la conscience catholique.

Les secrets de Rennes le château :

Rappelons également, s’il en est besoin, que son nom est lié avec l’affaire de Rennes-le-Château et particulièrement avec la mansuétude dont il fit part avec les agissements de Bérenger Saunière, prêtre désormais célèbre desservant la paroisse alors.

Évêque de Carcassonne, Paul-Félix Arsène Billard, personnage complexe et intriguant, nomma l’abbé Saunière professeur au séminaire de Narbonne et aurait été son protecteur pendant des années. Il semble avoir partagé un certain nombre de chose avec ce dernier, dont un goût certain pour l’argent ! Ses agissements furent plus que douteux et non compatible avec l’église de l’époque.

Il nomma Bérenger Saunière curé de Rennes le château le 1 juin 1885. Rennes-le-Château est un petit village de 250 âmes, de la région du bas Languedoc, ou subsistent des vestiges de l’ancien royaume des Wisigoths.

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Quelques années plus tard, il entreprend des travaux considérables, rebâtit l’église, achète des terrains, construit une villa et une tour médiévale. Il mène grand train, voyage, fréquente le monde politique et les artistes. L’abbé Saunière aurait découvert, pendant les travaux de restauration de l’autel de la petite église, des parchemins mystérieux qui remettraient en cause les fondements même de la religion catholique.

Arsène Billard se rendit à Rennes-le-Château à deux reprises : tout d’abord PNG - 511.3 kioen visite épiscopale le 1er juillet 1889, puis le 6 juin 1897, lors de l’inauguration de l’église restaurée.
Sur le porche de l’église de Rennes-le-Château l’abbé Saunière fit placer ses armoiries, et sa devise « IN VERBO TUO LAXABO RETE »

Perché sur sa colline,que l’on gravit par une étroite route en lacets, au cœur de la Haute Vallée de l’Aude, le petit village de Rennes-le-Château n’a encore rien dévoilé de ses mystères. Bérenger Saunière, modeste curé de campagne transforma à jamais le destin de cette petite commune sans histoire.

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Rennes le château ou l’histoire d’un grand secret par Jean Pierre Garcia :

http://www.rennes-le-chateau-archive.com/arsene_billard.php

Béranger Saunière et Rennes le château :

http://rennes-le-chateau-bs.com/AProtagonistesmgrbillard.htm

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Mgr Billard entreprit un voyage à Rome en 1891 tout en quittant son poste sans autorisation. Il fut sanctionné par le garde des Sceaux de l’époque, Armand Fallières. En effet une retenue de 500 francs sur le dernier trimestre de cette même année, correspondant aux traitements et salaires de l’évêque de Carcassonne fut mise en œuvre par le ministre des cultes.

Par contre, son honnêteté a été sujette à caution de son vivant même. Pour reprendre la phrase de l’un de ses plus méchants détracteurs, l’abbé LABORDE : "Mais la caisse aurait eu à sa tête un malhonnête homme d’évêque que ce malhonnête homme ne s’y serait pas pris autrement que l’a fait, pendant 19 ans, sa grandeur Monseigneur BILLARD".
Ses pêchés mignons semblent avoir été le détournement de l’argent de la caisse de retraite du diocèse (on lui en reprocha tout du moins la gestion) et la captation d’héritages, ce qui lui valut au moins un procès en 1891. Ce dernier a été intenté pour une succession d’un montant de 1.200.000 francs Or (Bérenger SAUNIERE évaluait le montant de ses travaux à 193.150 francs Or en 1911, à titre de comparaison)

Il fût peu avant 1900 frappé d’une suspense de 3 mois pour sa gestion des biens du diocèse.

Au début de l’année 1898, frappé d’une paralysie à la suite d’un accident cérébral, il se retira au monastère de Prouilhe, auprès des sœurs, et y resta impotent jusqu’à son décès en 1901.

A la mort de Monseigneur Arsène Billard, le mardi 3 décembre 1901, à 4h30, le doyen du chapitre écrivit au préfet de l’Aude afin d’obtenir l’autorisation d’inhumer la dépouille dans la cathédrale.
Le 5 décembre, le maire de Carcassonne objecta à la préfecture qu’une telle inhumation était contraire à la loi. Le divorce entre l’église et l’état commençait à poindre. Le 6 décembre, le ministre des cultes télégraphiait au préfet de l’Aude afin de marquer son accord. Et l’inhumation d’Arsène Billard fut fixé au lundi 9 décembre, à 10 heures.

Ses funérailles dans la cité furent l’objet d’une grande cérémonie à laquelle PNG - 942.9 kioassistèrent 7 évêques, 2 abbés mitrés et pas moins de 500 prêtres accompagnés par l’Archevêque de Toulouse ; les autorités civiles et militaires ne furent pas en reste, la magistrature et l’académie en robe défilant de concert parmi une foule nombreuse venue là assister à évènement. « Seule la municipalité par son absence PNG - 795.9 kiomontrait là qu’elle avait désappris la courtoisie et la décence » : telle était la remarque inscrite dans l’article de la Semaine Religieuse de Carcassonne.

Une série télévisée en six épisodes fut réaliser en 1989 : Monseigneur Billard, L’Or du diable, d’après le roman éponyme de Jean-Michel Thibaux, (1989) avec Jean-François Balmer.

F.Renout
(Administrateur cgpcsm)

Sources :

1) Recherches généalogiques personnelles sur la famille Billard (base de données Généacaux et archives départementales)

2) Basilique saint Nazaire-saint celse

3) Sud insolite

4) l’association RLC (13 août 2011)

5) Richard Khaitzine


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