Le complot raté de Cadoudal en 1803

lundi 5 mai 2025
par  Francis RENOUT
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(De Biville sur Mer à la capitale)

Dans cette histoire de complot, j’ai recherché comment des gens ordinaires ont pu être mêlés à des événements de la grande histoire. En suivant le cheminement de Georges Cadoudal, à travers les bourgs et les villages de la Seine Maritime et du Val d’Oise, on retrouve les noms des personnes qui les ont hébergées. Pour certains d’entre nous, ces personnes sont peut-être vos ancêtres ; mais connaissez vous leur histoire ? Les noms et les dates peuvent sembler vides, mais derrière eux se cachent des vies faites de peines, de joies, d’histoires de leur vie quotidienne. Cette recherche généalogique est une quête fascinante et difficile car, avec peu d’infos au départ, un nom, un lieu, on arrive à découvrir une partie de leur histoire.

Bien qu’éloigné du théâtre d’opérations des guerres de Vendée, notre région n’est pas restée insensible aux échos de la guerre civile et la chouannerie. Après 1793, des troupes de l’armée catholique et royale s’y sont réfugiées avec la complicité de riches laboureurs.

Les archives départementales de Seine Maritime conservent un document, dans lequel sont signalés en février 1794, dans le district de Cany, une douzaine de cavaliers. Ils parcourent de nuit diverses communes pour voler des légumes et des volailles. Les autorités pensent que ce sont des soldats de l’armée vendéenne, établis dans les bois et cherchant à recruter des partisans. On dénombre aussi une troupe de 150 soldats, qui à partir de Dieppe, battent la campagne.

La chouannerie d’outre seine :

http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2014/02/22/29276366.html

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Résumé de la biographie de Cadoudal :

Georges Cadoudal est un général chouan, commandant de l’armée catholique et royale de Bretagne, qui s’est illustré pendant les guerres de la chouannerie. Fils de paysans aisés, il nait le 1 janvier 1771, à la ferme de Kerléano, hameau de Brec’h, depuis lors rattaché à Auray. Intelligent et brillant, il fait des études et devient clerc de notaire. Hostile à la révolution française, il intègre la chouannerie en 1793. En 1800, Napoléon Bonaparte le convoque à Paris pour tenter de le rallier au nouveau régime. Face à ce fanatique de la cause royale, les tentatives de séduction de Napoléon Bonaparte resteront vaines. Il commet un peu plus tard, un des premiers attentats à la bombe de l’histoire. Le 24 décembre 1800, lui même et ses complices font exploser une charrette piégée sur le passage du premier consul. Après la tentative échouée, il se réfugie avec ses complices en Angleterre où il est nommé lieutenant général des armées du Roi par le comte d’artois, frère de Louis XVIII. Toujours redoutable, il débarque le 23 août 1803 sur les côtes normandes à Biville sur Mer, avec l’intention de rejoindre la capitale pour préparer un nouvel attentat en vue d’un enlèvement du premier consul.

Biographie de Georges Cadoudal :

https://institut-iliade.com/georges-cadoudal-1771-1804/

Biville sur Mer :

Biville sur mer est un village côtier de 473 habitants au début du XIX ème siècle. C’est au pied de la falaise de Biville sur Mer, dans notre région, près de Penly, que se jouera le dernier acte de la vie du hardi breton Cadoudal. A la révolution, la valleuse de Parfonval, à l’abri des regards, était devenue un lieu de convergence pour tous ceux qui avaient quelque chose à cacher . On trouvait aussi bien des contrebandiers que des personnes désirant émigrer en Angleterre ou en revenir. Cette valleuse abrupte, battue par les vents, est une incision profonde dans la falaise mais qui toutefois n’atteint pas la mer.

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Parfondval :à l’assaut des falaises :

https://pausemarine.substack.com/p/parfondval-a-lassaut-des-falaises


Retour en France de Cadoudal, débarquement à Biville sur Mer :

En Angleterre, un cutter « l’El Vincenjo » fut mis à la disposition de Georges Cadoudal et de ses hommes. Le cutter ou cotre est un bateau à un seul mât très maniable, avec une grande capacité à remonter le vent. C’était autrefois, un petit bâtiment de guerre de forme effilée.

Il était commandé par un ancien officier d’ordonnance : le capitaine Wrigth. Parmi les huit hommes d’équipage, il y avait:Picot, célèbre domestique de Cadoudal ; la Haye saint Hilaire, combattant de maquis ; de Joyaux dit « d’assas », aide de camp ; Kirch et Hermelys anciens marins et conspirateurs ;Jean Pierre Quérelle ancien officier de santé de la marine royale (dont je parlerais plus tard), Raoul Gaillard et Gaston Troche, horloger, originaire d’Eu , âgé de 22 ans. Ce dernier avait été envoyé par son père en Angleterre afin de le soustraire à la conscription et pour parfaire son instruction d’horloger. C’est là que Cadoudal l’avait recruté, en qualité de guide pour sa bonne connaissance de la région dieppoise.

Les frères Gaillard de Quévreville la Million :

https://panoramadevoir.wordpress.com/2019/10/22/les-freres-gaillard-de-quevreville-la-milon-ou-lhistoire-de-la-chouannerie-normande/

Le navire appareilla le 19 août au soir par une nuit très brumeuse. Pris par des courants, il dériva vers le Tréport. Le capitaine Wrigth du reprendre le large pour piquer plus près de Dieppe, en direction de la falaise de Biville sur Mer, première étape de la route qui allait mener les aventuriers jusqu’au coeur de Paris. Arrivé en vue de la valleuse de Parfonval, le capitaine Wrigth stoppa le bateau. Dans cette falaise haute de cent mètres on distinguait une coupure en forte pente.

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Dans la nuit sombre, des guetteurs attendait le brick anglais. Il s’agit d’un jeune paysan de Penly nommé Pageot et d’un vieux matelot indigent de Biville sur Mer nommé horné. Ils seront rejoints par Marianne Mons de Berneval. Horné aperçut le navire. Marianne allume aussitôt une lanterne et envoie le signal convenu ; soit trois éclats successifs. Une vive lueur lui répond du navire anglais.

C’est donc au cours de la nuit du 21 au 22 août 1803, le dimanche 3 fructidor de l’an XI, que les passagers clandestins embarquèrent sur une chaloupe. Le capitaine Wrigth les accompagna jusqu’au rivage. Horné se laisse glisser le long de la corde jusqu’au pied de la falaise. Il accueillit les voyageurs et leur expliqua comment escalader la falaise. Il fallait grimper en usant d’une « estamperche ». L’« estamperche » était un câble muni de nœuds, rampe rudimentaire, fixé de deux mètres en deux mètres, à des poteaux vermoulus qui permettait au prix de grands efforts et d’une pénible ascension de se hisser sur le plateau. Ceux-ci ne s’attardèrent pas et allèrent rejoindre leur premier gîte d’étape.

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Cheminement de Cadoudal et ses complices de Biville sur Mer à la capitale :

Horné conduit les conjurés vers sa chaumière située au hameau de Neuvillette, à Biville sur Mer, distante de 600 pas au plus, où les attendent son épouse Françoise Flouest et sa fille Marie Anne âgée de quinze ans. Un copieux repas leur fut préparé en échange de quelques pièces d’or. Le nommé Horné est en fait Etienne Dehornoy . Né le 10 novembre 1751, à Biville sur Mer, celui-ci s’est marié le 7 février 1786, à Saint Martin en Campagne. Il sera le 104 ème témoin au procès de Cadoudal.

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Gaston Troche dit « Lebrun » emmena les clandestins pour les acheminer vers les fermes relais sur la route de paris. Celui-ci est né le 29 avril 1781, à Eu. Son père Michel Pierre, marchand horloger s’y était marié le 1 février 1770 avec Anne Marguerite Morel. Le dîner terminé, guidé par Gaston Troche, les conjurés se fondent dans l’obscurité en direction de Guilmécourt où ils passeront la nuit chez le fermier Pajot Jean Charles.

Jean Charles Pajot, laboureur, né à Penly, le 27 janvier 1757, s’est marié le 6 novembre 1781, à Saint Martin en Campagne avec Marie Catherine Godebit. Après leur mariage, le couple alla s’installer au hameau de Saint Vaast, à Guilmécourt où habitaient les parents de Jean Charles. Deux enfants naissent en 1784 et 1788.

Le lendemain soir, toujours à la tombée de la nuit, Jean Charles Pajot emmena les conjurés. Ils traversent la vallée de l’hyères pour aller chez Jacques Détrimont, au hameau de Heudelmont, à Saint Rémy Boscrocourt. Ce dernier les conduisit pour rejoindre la ferme de la poterie, à Saint Pierre en Val, ou les conjurés y passeront toute la journée du 24 août . Ils seront accueillis par un cousin de Gaston Troche, Pierre Nicolas Détrimont, frère de Jacques, cultivateur, âgé de vingt ans.

Pierre Nicolas Détrimont, fils de Nicolas et de Marie Rose Vasselin, nait le 19 août 1785, au hameau du frêne, à Saint Pierre en val. Il sera le 109 ème témoin au procès de Cadoudal en 1804. Il se marie quelques années plus tard, le 18 avril 1812, à Saint Martin en Campagne, avec Marie Euphémie Fromentin.

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Au cours de la nuit, les conjurés quittèrent la ferme à pieds pour rejoindre leur nouveau lieu d’hébergement. L’itinéraire habilement combiné, ne s’écartait pas de la vaste forêt d’Eu, qui offrait des chemins toujours couverts et en cas d’alerte des refuges presque impénétrables. Pierre Nicolas Détrimont emmena Cadoudal et ses complices royalistes, chez le fermier Nicolas Loisel, à Preusseville, petit village de 250 habitants, situé à huit lieues de Biville sur Mer. Nicolas Loisel, âgé de 64 ans, sera lui aussi témoin dans l’affaire Cadoudal en 1804 (110 ème témoin). Veuf d’Anne Lefebvre, il se marie en secondes noces, le 22 janvier 1788, à Preuseville, avec Marie Anne Maillard.

A preuseville, cette ligne se divisait en trois branches : première branche en direction d’Aumale, la deuxième en direction de Gaillefontaine et la troisième vers Roncherolles, Forges.

Dans la nuit du 26 aout, ils marchèrent de nouveau à travers la forêt d’Eu pour rejoindre Aumale, gros bourg, situé à cinq lieues. Ils arrivèrent à deux heures du matin et logèrent chez un maître de pension nommé Pierre Monnier. Ce dernier occupait l’ancien couvent des religieuses dominicaines. Cadoudal était monté sur un cheval noir, que Monnier, faute d’écurie, cacha dans un corridor de la maison. Quand aux hommes, ils couchèrent tous pêle mêle sur la paille et restèrent cachés toute la journée. Un nommé Beaumont passa une heure à discuter avec les conjurés. Monnier demanda à un nommé Saint Aubin, domiclié au hameau de Coppegueule,de conduire le cheval à une belle maison bourgeoise des environs de Gournay, au hameau de Saint Clair. Il remit le cheval à un garçon d’écurie nommé Joseph Planchon. Cette maison appartenait à un ancien officier de marine François Robert d’Aché, acteur de la chouannerie normande. Celui-ci émigré revient en France avant noël 1800 sous le nom de Beaumont pour participer au complot de Cadoudal. Quand Cadoudal fut arrêté, il e cache à Aubevoye, dans l’eure, au château de Tournebut, propriété de sa parente, la dame de Combray, sous le nom de Deslorières.

Dans la nuit du 27 août, ils gagnèrent leur nouvelle étaple située à Feuquières, dans l’Oise, chez Boniface Colliaux dit Boni, d’une distance de quatre lieues. Beaumont les y avait de nouveau rejoins.

Ils marchèrent cinq lieues et passèrent la journée du 28 août chez le fermier Louis Charles Leclerc, époux de Marie Marguerite Evrard, à la ferme des Monceaux, appartenant au comte d’Hardvilliers, à Saint Omer en Chaussée, à quatre lieues de Beauvais.

Dans la nuit du 28 août, le fils Leclerc, Pierre Charles, charretier, 19 ans, les guident jusqu’à Auteil, en évitant Beauvais, pour se rendre chez Quentin Rigaud, cultivateur. Pierre charles Leclerc se marie le 27 janvier 1808, à Saint Omer en Chaussée, avec Marie Marguerite Heu. Il sera garde forestier en 1818. En 1849, il est adjoint au maire de Bonlier.

On dénombre plusieurs quentin (ou quintin) Rigaud ou plutôt Rigault, domiciliés à Auteuil, dans l’Oise. Je pense, après recherches, qu’il s’agit de Quentin Rigault né le 11 octobre 1755 à Auteuil et marié au même lieu le 11 juillet 1786, avec Marie Anne Legendre.

Le 29 août, Quentin Rigaud les conduisit chez Jean Baptiste Massignon, fermier à Saint Lubin Arronville, dans le Val d’Oise. Jean Baptiste est fermier et receveur de la terre et seigneurie de Saint Lubin, en 1789. Né à Labbeville en 1748, il se marie le 18 février 1781, à Auteuil, dans l’Oise, avec Marie Catherine Rigault. Ce dernier, pour avoir hébergé Cadoudal fut emprisonné quatre mois avec son épouse à la prison du temple. Jean Baptiste Massignon leur prêta un cheval pour porter les bagages.

C’était une étape dangereuse, en pays découvert, parsemé de nombreux villages, qu’un vieux chemin, appelé le chemin de la reine blanche, permet cependant d’éviter. Les sept marcheurs étaient très fatigués.

Le 30 août, Jean Baptiste Massignon les emmena chez son frère Nicolas, cultivateur à Jouy le Comte. Nicolas né en 1756, à Arronville, se marie le 15 septembre 1789, à Parmain, dans l’Oise, avec Victoire David. Ce dernier était chargé de leur facilité la traversée de l’oise et de les diriger vers le bois de la muette, où Denis Lamotte, vigneron à Saint Leu Taverny, était venu les chercher, accompagné de Raoul Gaillard, un des fourriers de Charles d’Hozier.

Denis Lamotte est né le 21 octobre 1746, à Saint Leu la Forêt. Son père est tonnelier. Il se marie le 29 avril 1766, au même lieu, avec Marie Magdeleine Baudiot. Nous sommes à 20 kms au nord de Paris.

Raoul Gaillard était chargé de la préparation du voyage, depuis l’île Adam jusqu’à Paris. Raoul (de son prénom Guillaume), né en 1771, était un royaliste convaincu qui avait rejoint la chouannerie comme ses deux frères Armand, né en 1775, et Edouard, né en 1778. Il sont tous nés à Quévreville la Milon, en Seine Maritime. Leur père Guillaume Louis, époux de Geneviève Taupin, était un riche laboureur.

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(Les trois frères Gaillard)

Le complot royaliste des chouans en 1804-ascb généalogie :

http://ascbgenealogie.canalblog.com/archives/2014/06/15/30076865.html

Dans la matinée du 31 août, deux hommes arrivèrent de Paris en voiture.:l’un était Charles d’Hozier, l’autre Bouvet de l’Hozier. Vers 18h, tous les conjurés partirent pour la capitale, deux par deux, en promeneurs qui rentrent chez eux, après une journée passée aux champs. Georges Cadoudal monta dans le cabrioler d’Hozier, quatre autres dans des charrettes louées à Saint Leu chez l’aubergiste de la croix blanche et les deux derniers montèrent dans une voiture publique venant de Taverny.

Cadoudal et son fidèle domestique Picot, logea à divers endroits dans Paris, en se faisant nommer « Larive » ou « Couturier ». Par la suite, Cadoudal reprit deux fois la route vers Biville sur Mer.

Nouveaux débarquements à Biville sur Mer et présence de Cadoudal :

Le cheminement entre Biville sur Mer et Paris était une route utilisée couramment par les conjurés. L’établissement de ses stations échelonnées depuis la mer ont certainement nécessité une longue et coûteuse organisation. Les conjurés avaient établis une suite d’asiles soit dans des fermes isolées, soit dans des châteaux habités par des gentilshommes normands, royalistes fidèles et discrets.

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Deux hommes signalés dans le débarquement du 23 août, avaient repris le chemin de Paris à Biville sur Mer, vers la mi-septembre. Un autre passage eut lieu dans la seconde quinzaine de novembre.

Un autre passage eut lieu en décembre. Dans la nuit du 25 au 26 frimaire de l’an XII (17 au 18 décembre 1803), le duc de Polignac, passager du brick « Vincejo » accoste au pied de la valleuse de Parfonval sous un épais brouillard. On notait aussi la précense de Coter dit « Saint Victor » ; Jean Louis Lemercier ;Deville dit « Tamerlan » ; et Pierre Jean Accueilli par Cadoudal en personne, ceux-ci se réfugient dans la grande ferme de Neuvillette, où ils passent la nuit.

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Le 25 nivose de l’an XII (16 janvier 1804), vers 23h, Jean Charles Pichegru, le marquis de rivière et quatre autres conjurés Lajolais dit « Frédéric » ; Russillon dit « le gros major » ;Jules de Polignac et Armand Gaillard débarquent à leur tour sur la côte normande, accueilli par Cadoudal et ses complices. A cette période de l’année le froid est vif sur les falaises et une épaisse couche de neige recouvre le sol. Un pêcheur de la côte, Etienne Horné, donna par la suite de précieux détails sur ce débarquement.

Le 3 janvier, Cadoudal rentrait définitivement à Paris, ramenant Jean Charles Pichegru et les autres conjurés.

Révélations de Jean Pierre Quérelle :

Jean Pierre Quérelle débarqua avec Cadoudal et d’autres insurgés le 22 août 1803, à Biville sur Mer. Une lettre compromettante de celui-ci est interceptée par les autorités qui avertissent la police. Quérelle fut arrêté et emmener à la prison du temple. Traduit devant une commission militaire, il est condamné à mort. Le 7 pluviose de l’an XII, (27 janvier 1804), à quelques heures de son exécution, rendu fou par la peur et l’appréhension du supplice, Quérelle consent à faire d’importantes révélations au directeur de la police de sûreté nationale : Pierre François Réal. Il révèle le lieu de débarquement, l’existence de la route d’étapes et l’implication de certaines personnes dont Gaston Troche et son père. Ceux-ci sont transférés au cours de la nuit du 4 au 5 prairial de l’an XII (24 au 25 mai 1804), à la conciergerie. Sur le champ, Bonaparte envoie à Dieppe son aide de camp le général de brigade Marie René Savary et une cinquantaine de gendarmes d’élite. Un quatrième débarquement devait avoir lieu en février. En un mois, toute la filière fut démantelée.

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Enquête du lieutenant Manginot :

Le lieutenant Manginot avait relevé l’itinéraire de Georges Cadoudal, de la mer jusqu’à Paris, avec une perspicacité remarquable. De station en station, Manginot mettait en arrestation tous ceux qui avaient prêté leurs concours aux conjurés et les expédiait à Paris. La prison de la tour du temple se remplissait de paysans, de femmes à bonnets normands, de pêcheurs dieppois, tous ahuris de se retrouver dans ce lieu. Ces personnes n’étaient que le menu fretin du complot. Le premier consul ne pouvait traduire ces villageois inoffensifs devant une haute cour de justice. Ce qui lui importait, c’était de retrouver les organisateurs du complot. Manginot, suivant les renseignements qu’il avait recueillis, eut des raisons de penser que le centre de la conjuration se trouvait aux environs d’Aumale ou de Feuquières.

Francis Renout
(Administrateur cgpcsm)
fc.renout@free.fr

Sources :
Anne Bernet (Cadoudal et le coup essentiel) – le site d’histoire de la fondation Napoléon.
Jérôme Maes (histoire de la ville du tréport)
G. Lenôtre (Débarquement de Cadoudal à Biville sur Mer)
G.Lenôtre (la chouannerie normande au temps de l’empire-Tournebut)
G.Lenôtre (Georges Cadoudal)


Portfolio

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