LA VIE D’UN VILLAGE CAUCHOIS - Theuville-aux-Maillots
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la vie d’un village cauchois au milieu du XVIII ème siècle, Theuville aux Maillots.
Première période :
Theuville aux Maillots est un petit village cauchois situé sur le plateau de Pays de Caux, à 6 km de la mer. Au Moyen-Âge, la commune fait partie du Duché de Normandie. Ce village a probablement tiré son surnom des seigneurs Martel de Bacqueville.
En effet, le peuple avait donné le sobriquet de maillots, à cause des trois marteaux ou maillets qu’ils portaient pour armes. Ce village est composé de neuf hameaux : Anneville, le bout enragé, la cour souveraine, la hamelet, le haut et au loin, la maladrerie, la mare aux saules, le muisement et la passée.
Voici un épisode de ce qu’était la vie journalière de cette paroisse au milieu du XVIIIème siècle au travers de ses habitants et des seigneurs du lieu.
L’église, sous le vocable de Saint Maclou, ne possède d’ancien que le chœur, qui remonte au XVI ème siècle. Tout le reste a été rebâti depuis 1740. Les prêtres chargés des offices et des registres paroissiaux se nommaient Simon, Burel et Louis Pertusson. Ce dernier logeait au manoir presbytéral, où il est décédé le 16 janvier 1772.
On note au passage quelques déclarations de grossesse, effectuées auprès de messire Charles Adrien de Lombard, écuyer, conseiller et procureur du Roi au bailliage de Cany. Michel Rabby, boulanger, déclare le 2 octobre 1755, la future naissance d’un enfant comme étant de ses œuvres et de Marianne Dupuis. Cet enfant, une fille prénommée Marie Anne Magdeleine, naîtra le 2 janvier 1756.
Guillaume Lecomte, berger, y est décédé subitement à l’âge avancé de 110 ans le 17 janvier 1776. Il se maria, en secondes noces, à l’âge de 80 ans.( journal politique et de littérature du 15 mars 1776)
Le château fut construit sous le règne de Louis XIV, soit entre 1650 et 1715. Les seigneurs, chevaliers et patrons du lieu depuis le XVII ème siècle étaient la famille d’Auber. On y trouve Nicolas D’Auber, né vers 1640, marié à Charlotte Ledoyen avant 1678.
Leur fils, Jacques Noël se maria à Routes le 1 février 1708 avec Françoise Louise de Banastre. Il décéda en cette paroisse de Theuville aux Maillots 7 mars 1733, âgé de 54 ans, après avoir succédé à son père, au décès de celui-ci en octobre 1720.
De ce couple naquit Charlotte Françoise, née le 15 juillet 1708 à Routes et baptisée le 19 au même lieu. Elle se maria le 27 juin 1730 à Theuville aux Maillots avec Charles Louis de Manneville, seigneur et patron de Beuzeville la Guérard et autres lieux.
Ils eurent 5 enfants dont Charlotte Jacqueline Françoise décapitée à la révolution française (voir article la concernant)
Après le décès de son époux en 1750 et de ses deux fils en 1759 et 1763, Charlotte Françoise fut Dame et Patronne de Theuville aux Maillots, de la châtellerie de Canouville, Crosville, Malleville, Vinemerville, Saint Ouen au Bosc, du noble fief de Riville et autres lieux.
Voici les noms de quelques employés, qui étaient à leurs services entre 1742 et 1770 :
Maître Feuillot : prêtre chapelain entre 1750 et 1753
Maître Maclou Beuzebosc : prêtre chapelain entre 1754 et 1755
Maître Caeles Philippe Spirat : prêtre chapelain de 1755 à 1759
Maître Jean Michel Gilles : prêtre chapelain en 1762
Maître Pierre Michel Roulland : prêtre chapelain entre 1763 et 1770, desservant la fondation de Me la comtesse.
Charles Adrien Queval : agent des affaires de 1751 à 1759
Jean Jacques Chedeville : reveveur en 1765
Jacques Lefrançois : arpenteur royal en 1757 (cette famille fut arpenteur de père en fils)
André Lamort : maître d’hôtel de 1742 à 1749
Jacques Rissé : maître d’hôtel de 1756 à 1761
Toussaint Allain : garde des bois, garde chasse de 1742 à 1765
Charles Boulard : cocher de 1742 à 1764
Antoine Vincent : laquais de 1742 à 1749
Jacques Lefrançois : cuisinier en 1764
Jean Auger, Michel Thomas Desmares, Suzanne Fiquet, Jean Baptiste Buquet, Marie Pelletier, François Dumoucel (de Regeuville,dioséce de Coutances) : tous et toutes domestiques entre 1751 et 1766
Vous trouverez peut être parmi ces noms quelques uns de vos ancêtres.
Par contre, il est intéressant de voir la multiplicité des métiers qui étaient exercés entre 1742 et 1772 dans ce petit village :
De 29 et 34 personnes : laboureurs, journaliers, tisserands
De 9 et 17 personnes : toiliers, charretiers, charrons, fileuses
De 5 à 6 personnes : bergers, charpentiers, bouchers, maçons
De 3 à 4 personnes : batteurs en grange, cordonniers, tailleurs d’habits
Occupant deux personnes : arpenteurs, bâtiers, tondeliers, couvreurs en chaume, tourneurs, sages femmes
Occupant une personne : Marchand laboureur, meunier, marchand mercier, boulanger, menuisier, jardinier, rouettier, marchand rosier, clerc de curé, tonnelier, maréchal ferrant, sabotier, écouchoir, marchand de chevaux, voiturier, tailleur de pierre, cuisinière
F. Renout
Sources : registres des archives départementales et la Gallissonière