Pierre MORDANT : vie et ministère

lundi 17 avril 2017
par  Francis RENOUT
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..........VIE ET MINISTERE DU PASTEUR PIERRE MORDANT.........

............( Pasteur et président du Consistoire ).......

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Pierre Mordant naquit le 23 février 1754 à Autretot, commune située à quatre kilomètres et demi au nord d’Yvetot, dans le Pays de Caux, sur la route qui, dix kilomètres plus loin, emprunte la vallée de la Durdent.

Son père, Louis Mordant, était toilier. Il avait épousé en 1741, Madeleine LEBRUMENT qui lui donna cinq fils et une fille : Jean (1749), Louis (1744), Jean Baptiste (1746), Jean (1751), Pierre (1754) et Madeleine (1743). Seulement sur l’acte de baptême de Pierre, on trouve la mention : "né de parents de la religion prétendue réformée". (désignation de la religion protestante par les catholiques, sous l’Ancien Régime).

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Pierre apprit à lire et à écrire à l’école du village. Il fit des études à Lausanne (septembre 1775 - mai 1778) et fut consacré au même lieu le 04 mai 1778 ( source : Peter Niederhauser)

C’est certainement après 1778, que Pierre Mordant commença à prêcher dans le Pays de Caux

Une autre source nous dit que Pierre Mordant, d’Autretot, commença à exercer le ministère en 1776. Le champ de son activité était également vaste puisqu’il comprenait Rouen, Dieppe et Luneray ; mais ce n’était que quatre fois par an qu’il se rendait à Luneray, et les réunions qu’il y tenait étaient secrètes, du moins dans les premiers temps. D’une lettre qu’il écrivit en 1778 à Daniel Pigné, de Luneray, nous extrayons :

« Vous savez que mes occupations pastorales demandent un homme tout entier : je viens de faire une tournée dans mes églises et même elle n’est pas encore finie ; mais aussitôt qu’elle le sera, j’espère, moyennant la grâce de Dieu, me rendre avec empressement auprès de vous, ce qui pourra avoir lieu la première semaine de février. »

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D’une lettre du même au même, datée d’Autretot 7 juillet 1781, nous détachons ce passage :

« Je ne doute pas un moment que vos soins constants relativement aux malheurs de nos églises n’ayant déjà eu le succès que nous avions lieu d’espérer. Donnez-moi votre avis sur la résolution que j’ai prise de me transporter samedi en nuit dans votre pays pour y fonctionner. Vous y connaissez l’état des esprits. »

En 1782, une requête fut adressée par le correspondant de P. Mordant à M. de Belbeuf, procureur général au Parlement de Normandie, relativement aux poursuites exercées contre la maison de prières. En voici un extrait :

« Le dimanche 17 novembre 1782, à 11 heures du matin, il se transporta chez le fermier de M. Néel un huissier avec deux assistants où il s’assemble depuis environ quatre à cinq ans un petit nombre de protestants pour y célébrer le culte divin selon les mouvements de leur conscience »

En 1782, on s’enhardit jusqu’à tenir des réunions de jour dans une maison spécialement affectée à ce service à Luneray ; mais cette maison de prières fut fermée par ordre supérieur et des huissiers se mirent inutilement aux trousses de Pierre Mordant pendant deux mois, ce qui fit lancer des lettres de cachet contre lui sans qu’il leur donnât plus de prise que son homonyme. Ces détails sont puisés dans une lettre qu’il écrivit à Rabaut le jeune. Une autre de ses lettres nous apprend que les églises de Rouen, Dieppe et Luneray étaient divisées en douze sociétés religieuses. Malheureusement, nous n’avons pas la nomenclature de ces sections.

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Pierre se maria le 3 février 1785 à Rouen sous contrat avec Anne Auber, née de parents protestants. La déclaration du mariage fut établi le 29/04/1788 (Reg protestants Hôtel Dieu de la Madeleine).Pierre fera mentionner "Bourgeois de Rouen" et non pasteur.

http://www.shpf.fr/cahiers/page.php?num=1&idpage=378

En mai 1813, celui-ci était profondément atteint par le mal qui l’emporta. Il s’éteignit le 10 octobre 1813 à son domicile 11 rue Herbière. Son décès fut déclaré par son gendre Georges Daniel Welz.

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L’inhumation eut lieu le mardi 12. Le service fut présidé par le pasteur Alègre, Président du Consistoire de Bolbec. Pierre Mordant fut inhumé dans le cimetière des protestants du Champ des Oiseaux. Le consistoire décida de faire placer sur sa tombe, aux frais de l’Eglise, une dalle qui se trouve maintenant dans le temple Saint Eloi sur laquelle on grava l’inscription suivante :

"Ici repose Monsieur Pierre Mordant
Ministre-Président de l’Eglise Consistoriale de Rouen
ancien notable à l’Hôtel de Ville
et ancien administrateur des hôpitaux
né à Autretot proche d’Yvetot le 26 février 1754
et mort à Rouen le 10 octobre 1813.
Il fut pendant 35 ans le Pasteur aussi zélé
que vertueux et le soutien des pauvres.
Un caractère doux et conciliant
et un coeur bon et sensible le firent
généralement aimer.
Il fut époux tendre et beau-père
affectionné et ami sincère."

Son épouse lui survécut encore quelques années. Sa belle-fille, née du premier mariage de sa mère, devenue Madame Georges Welz, assuma les fonctions de Présidente de la Société Protestante de Bienfaisance des Dames, fondée par le pasteur Paumier peu de temps après son arrivée en 1817 (jusqu’en novembre 1849).
F.Renout
Source : J.Gosselin, Peter Niederhauser et Emile Lesens


Documents joints

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