La famille Lebouvier, repasseur de rasoirs, de père en fils

mercredi 15 mars 2023
par  Francis RENOUT
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A notre époque, on ne prête plus d’attention aux lames de rasoirs usagées. Lorsqu’elle ne coupe plus, celle-ci est jetée et remplacée par une lame neuve. Ce n’était pas le cas jusqu’aux années 1960. Jusqu’au milieu du xx ème siècle, on pensait plutôt à faire durer les lames au maximum.

Le métier de repasseur aussi appelé affileur ou affûteur, a évolué au cours des siècles. Repasser est un vieux synonyme d’aiguiser. « Repasseur » est un mot plein de charme suranné, qui désigne un vieux métier, une activité itinérante d’antan.

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Au XIX ème siècle, l’homme se rasait avec un rasoir droit appelé aussi coupe-choux ou rasoir sabre. Ce dernier était présenté avec plusieurs lames de rechange. Les personnes en possédaient souvent plusieurs ce qui permettait l’attente de l’affûtage des lames usagées.

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L’histoire du coupe-choux :

https://www.coupe-choux.com/histoire-du-coupe-choux/

N’oublions pas qu’à cette époque, l’homme ne se rasait qu’une fois le dimanche avant d’aller à l’église. Il n’y avait pas l’eau courante, encore moins l’eau chaude et surtout, les journées étaient très chargées. Pour retracer l’origine de cet accessoire, il faut remonter au XVII ème siècle, vers 1680, à Sheffield, ville du nord de l’Angleterre, où dit-on serait apparu le premier rasoir. D’autres personnes pensent que le premier rasoir droit est apparût en 1814. Difficile de trancher !

Concernant ce métier, vous trouverez ce qu’était ce travail ambulant dans l’un de mes articles précédents. Dans celui-ci, nous allons suivre la vie d’une famille de repasseurs de rasoirs entre le milieu du XVIII ème siècle et du XIX ème siècle.

Les rémouleurs, repasseurs de couteaux ou gagne-misère :

https://www.geneacaux.fr/spip/spip.php?article817

Concernant le département de la Manche, dans plusieurs villages, sur un rayon de 30 kms, on retrouve mentionné sur les divers actes des archives, des repasseurs de rasoirs. Ces communes concernées sont le Chefresne, Montpinchon, Vengeons, Cametours, Sourdeval la Barre, etc.....

Je concentre mes recherches sur la famille Lebouvier, repasseur de rasoirs de père en fils du milieu du XVIII ème siècle jusqu’en 1820. Thomas Lebouvier naît le 6 juillet 1742 au village du Chefresne, dans la Manche. Il est le fils des œuvres de thomas Lebouvier et d’une relation avec Louise Ledormeur, veuve de Gilles Baisnée et mère de trois enfants. Il le reconnaît comme son fils, certainement par obligation. Par la suite, son père laboureur avant 1749 ; puis sergent en 1760, se marie deux fois et il aura quatre sœurs et un frère. Leurs ancêtres paternels, au XVII ème siècle, sont originaires de Montabot et mentionnés comme sieur de la Clémentière et sieur de Rambus.

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Etant fils naturel, est-il élevé par sa mère ? On peut le supposer. Que devient-il par la suite ?
On est sans réponse au cours de ses trente premières années. Par contre, alors âgé de 32 ans, en 1774, Thomas est domiciliée au Landin, petit village de l’Eure situé sur la rive gauche de la Seine. Quarante sept lieues le séparent de son village natal, en passant par la voie la plus directe ; mais on ne connaît rien de son itinéraire.

On peut supposer qu’il partit de son village pour gagner sa vie en tant qu’ouvrier ambulant. Dans les campagnes, il se déplaçait de bourg en village, de ferme en hameaux, sillonnant les rues avec une sorte de banc portatif où une charrette agrémentée d’une meule, dormant certainement dans une grange, s’attablant chez des paysans en échange de travaux d’affûtage.

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On retrouve sa trace lors de son mariage, le 13 octobre 1778, à Rouen, paroisse Saint Maclou. Il prend pour épouse Marie Louise Catherine Voye, âgée de vingt ans, domiciliée rue sarrazin. Elle est seize ans plus jeune que lui. C’est dans cette rue qu’ils durent se connaître. Thomas y est domicilié depuis huit mois. A cette époque, il est émouleur.

Un an plus tard, naît leur fils Jean Baptiste Thomas, le 25 novembre 1779, à Rougemontiers, dans l’Eure. Pendant onze ans, jusqu’en 1790, le couple sera domicilié dans ce village. En 1791, ils partent emménager à Routot, à quelques Kms de Rougemontiers, où va naître leur dernier fils Denis, le 13 décembre. La famille est maintenant composée de sept enfants:quatre fils et trois filles.

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Leur fils aîné, Jean Baptiste Thomas devient à son tour repasseur de rasoirs. Agé de dix neuf ans, il se marie le 30 nivose de l’an VII (15 janvier 1799), à Routot, avec Marie Louise Deschamp, âgée de vingt et un ans, originaire de ce village. Témoin, son père est mentionné comme repasseur de rasoir. Sept enfants naîtront entre 1798 et 1818, à Routot.

Agée de soixante quatre ans, Marie Louise Voye décède le 6 octobre 1822. Son époux Thomas est mentionné comme raffileur. Sept mois plus tard, Thomas décède à son tour, le 23 mai 1823, au hameau de Trouville, à Routot. Il est alors âgé de quatre vingt ans.

F.Renout
(Administrateur cgpcsm)

Sources :
Les rasophiles (la passion du rasoir ancien)
Archives départementales de l’Eure et de Seine Maritime


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