Les relevailles

lundi 25 septembre 2017
par  Francis RENOUT
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Les relevailles

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Si la mise au monde d’un enfant était vécue comme un acte naturel, le regard porté sur la mère lors de la grossesse était différent !

Cette tradition est avant tout attachée au fait que sous l’Ancien Régime la mortalité infantile était alors très élevée, ainsi que les décès suivant ou durant l’accouchement. On recommandait ainsi aux jeunes mères de se reposer et de veiller sur leurs tout-petits. Pendant longtemps, on a dit qu’il fallait rester au lit pendant neuf jours après l’accouchement pour que les organes aient le temps de se replacer.

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Tant qu’elle n’avait pas fait à ses "relevailles", une foule de précautions étaient à prendre pour la jeune femme. Elle ne devait pas sortir de chez elle avant cette purification, ne devait pas s’occuper de divers soins du ménage et du laitage sous peine de le gâter. Ce devait être difficile pour elles de respecter cette consigne avec tout le travail qu’elles avaient à la maison, mais les femmes s’entraidaient beaucoup.

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Le regard que l’on portait sur les femmes lors de leur grossesse était particulier :
c’était un devoir pour elles de donner des enfants à leur époux mais cette période était souvent vue comme une souillure en référence au péché originel et à un acte défendu par l’église.

Les relevailles permettaient donc de purifier la mère de son péché. Pendant la grossesse, elle n’avait d’ailleurs pas le droit d’entrer à l’église.

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Mis à part ses interdictions d’ordre religieux, de nombreuses croyances et mauvais sorts, sortis de l’imagination populaire, guettaient déjà la femme pendant la grossesse : une femme enceinte ne devait pas jeter d’eau la nuit sous peine de perdre les eaux ni avoir tué un porc ou une volaille sans risquer d’avoir une hémorragie.

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Jadis, sous l’ancien régime, les mères étaient exclues du baptême de leur enfant. En effet, les bébés étaient baptisés très tôt en raison d’une mortalité infantile élevée et les mères qui venaient d’accoucher ne devaient pas sortir de leur domicile.

Le 40ème jour, la mère et son nourrisson étaient autorisés à sortir pour se rendre à l’église et recevoir une bénédiction ce que dépeint bien le mot cauchois de ramessage. Cette cérémonie des relevailles était composée d’une messe et d’une bénédiction de la maman. Au petit matin, celle-ci devait sortir seule de chez elle avec son enfant en se munissant d’un pain confectionné la veille. Elle devait ensuite se rendre chez une femme pour l’accompagner à l’église. Une fois arrivée à l’église, l’accompagnatrice devait entrer en premier, plonger la main dans le bénitier, et avec sa main tendre de l’eau bénite à la maman. Après s’être signées, toutes deux allaient vers une chapelle de l’église où le prêtre et un enfant de chœur attendaient. Le prêtre bénissait la mère qui portait un cierge allumé à la main, ainsi que le pain. Une fois la cérémonie terminée, celles-ci retournaient dans leurs foyers. Le pain béni était alors mangé lors du repas familial.

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Ce rite, tombé en désuétude à la fin du siècle dernier, a néanmoins conservé certains « adeptes » en milieu rural jusque dans les années 1940-1950. Elle persiste toujours sous forme d’une bénédiction qui a lieu lors du baptême de l’enfant.

F.Renout
sources diverses


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