Bonbardements anglais sur les côtes normandes en 1803

samedi 31 août 2019
par  Francis RENOUT
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Le 11 mars 1803, Napoléon ordonne la naissance de deux flottilles nationales........

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(1803 : bateaux français)

Contexte historique :

Au lendemain de la Révolution française de 1789, la Grande-Bretagne et la France étaient en guerre quasi-continûment de 1793 à 1802, puis de 1803 à 1815, interrompue par la brève paix d’Amiens de 1802 à 1803 et le premier exil de Napoléon à l’île d’Elbe en 1814-1815.

En mai 1803, l’Angleterre arraisonne plusieurs navires français et hollandais et s’empare de plus de 1200 vaisseaux et de 200 millions de marchandises.

Le 16 mai 1803, c’est la rupture de la paix d’Amiens, suite à l’occupation de Hanovre. Le 23 mai, le Royaume-uni déclare la guerre à la France et rétablit le blocus des côtes françaises.

Napoléon ordonna la formation de cent compagnies de canonniers volontaires et de vingt huit autres compagnies de gardes soldées, sédentaires, composées d’hommes qui avaient appris le service de l’artillerie.

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Après cette rupture de paix, Granville est attaquée par les Anglais, comme Boulogne, Calais, le Havre et Honfleur.

Sur le journal de Rouen du 27 septembre 1803, vous trouverez une notice très intéressante, concernant la description des vaisseaux de guerre que la France est d’usage de mettre en mer.

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Liste des vaisseaux de la marine française (1789/1815) :

https://troisponts.net/2015/03/02/liste-des-vaisseaux-de-la-marine-francaise-1789-1815/

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Quelques épisodes sur les côtes du Pays de Caux :

Le 21 août 1803, la falaise de Biville sur Mer se devine à peine sur l’obscurité du ciel nocturne. Georges Cadoudal et quelques autres Chouans débarquent clandestinement à la gorge de Parfonval, entre Dieppe et Le Tréport. ils ont été amenés par un vaisseau anglais.

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Depuis l’étroite plage, le sommet paraît quasi inaccessible. Une falaise de 100 mètres se dresse devant eux. Un câble formé de nœuds, fixé sur des poteaux en bois vermoulus, nommée estamperche, sert de rampe pour se hisser au sommet. Cette réputation n’a jamais empêché les contrebandiers cauchois d’utiliser l’endroit pour leurs divers trafics. Depuis les commencements de la Révolution, Biville sur Mer sert également de points de passage à diverses personnes désireuses de quitter la France, ou d’y revenir, en toute discrétion. Les capitaines anglais sont des habitués des parages. Le commandant de la corvette britannique a eu quelque peine à s’approcher. La présence de vaisseaux français près de la côte, puis un brouillard tenace, l’ont tenu au large des heures qui ont paru interminables à ses passagers.

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(portrait de Cadoudal)

Ces derniers se cachent ensuite dans la ferme de la Poterie près de Guilmécourt et se mettent en route pour Paris. Partisan intransigeant de la cause royale, Georges Cadoudal marque la période révolutionnaire par son activisme et ses multiples complots en vue du retour des Bourbon sur le trône de France.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Cadoudal

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Le 14 septembre (27 fructidor an 11), vers 15h, six bâtiments anglais s’approchèrent à une demi-portée de canon du port de Saint Valery en Caux. Ils commencèrent un feu soutenu de bombes et de boulets, dont plusieurs tombèrent à l’intérieur de la ville et ont endommagés quelques maisons. Heureusement, on ne déplora aucun blessé. Après une heure de bombardements, l’ennemi se retira. Le lendemain, ils se présentèrent de nouveau à la vue du port. Les habitants s’attendaient à une attaque aussi terrible que la veille, mais ceux-ci regagnèrent le large. Le 17 septembre, on ne signalait plus de vaisseaux anglais. On évalue à deux cents, le nombre de bombes et de boulets, envoyés par les anglais. Certains boulets faisaient un poids de 32 livres.

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(1803 : frégate anglaise)

Le 14 septembre (27 fructidor an 11), une division anglaise envoya 30 bombes sur le port de Fécamp. Aucune ne fit de dégâts. Les batteries françaises leur répondirent et les mirent en fuite.

La nuit du 16 septembre (29 fructidor an 11), les anglais ont effectué un débarquement à Dieppe, où ils n’ont pas eu un grand succès. Vers 22h30, les préposés des douanes du poste du bas fort blanc, faisant leur patrouille, aperçurent chemin faisant, un individu au dessus de la côte Saint-Nicolas. Ils n’eurent pas si tôt crié « qui vive » sur cet individu, qu’ils reçurent quatre coups de feu qui ne portèrent pas atteinte. Les préposés ripostèrent de suite, ce qui les força à prendre la fuite à bord de leur péniche. D’après les cris affreux lors de la fusillade, un ennemi fut blessé. On présuma que le but de leur débarquement était de connaître le résultat du bombardement. Plusieurs bâtiments étaient en vue. Vers les 5 heures du matin, une frégate anglaise vint s’approcher à une portée de canon de la ville.

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Bombardements dans la Manche :

Le 14 septembre (27 fructidor an 11), entre deux heures et cinq heures du matin, huit à dix bâtiments anglais envoyèrent une centaine de bombes sur Granville. Il n’y eut aucun mort ni blessé. Les batteries françaises ripostèrent. Le lendemain, les anglais recommencèrent leurs bombardements qui ne produisit pas plus d’effet que la veille. La division de bateaux canonniers s’apercevant que les bombardes anglaises pouvaient être attaquées, levèrent l’ancre et se dirigèrent sur eux. Celles- ci prirent la fuite. En souvenir de la bravoure des Granvillais, Bonaparte décerne une écharpe d’honneur au citoyen François Letourneur, maire de Granville mais destitue deux de ses adjoints taxés de lâcheté

https://www.marins-granvillais.fr/histoire/bombardement-1803.html

Ces bombardements de septembre 1803 n’eurent aucun résultats sur les villes de Dieppe, Fécamp et Granville par les anglais.

http://www.infobretagne.com/guerres-batailles-maritimes_2.htm

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Le 9 octobre 1803, les officiers, sous officiers et gendarmes, attachés à la Seine-Inférieure, ont versé entre les mains du receveur général, à titre de dons volontaires, la somme de 462 francs, produit de deux jours de retenue sur leur solde du mois dernier, pour contribuer aux frais de l’armement contre l’Angleterre.

F,Renout
(Administrateur cgpcsm)

Sources :
Articles du journal de Rouen
Revue du Souvenir Napoléonien


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