Antoine DUBOURG

jeudi 31 décembre 2015
par  Francis RENOUT
popularité : 3%

......................... Antoine DUBOURG …............

Le dernier moine du couvent des pénitents à Saint Valéry en Caux

░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░

Le couvent des pénitents :

Derrière la maison Henri-IV, une ruelle nous emmène sur une colline pour une promenade dans les quartiers anciens et tranquilles de Saint Léger à l’écart du port vers le couvent des Pénitents.
Fondé en 1620, celui-ci était l’idée d’Adrien de Bréauté, capitaine et gouverneur de Saint Valéry en Caux, oncle du seigneur de cette ville. C’est lui qui y introduisit les moines avec l’aide de son épouse Françoise de Rocherolles et de Jean Baptiste de Jove, son lieutenant.

Les moines vinrent donc s’installer en octobre 1621 et avaient pour mission essentielle de mettre dans le droit chemin les marins de St Valéry-en-Caux, petit bourg peuplé de 3000 habitants.

Jean Marie de Vernon, historien et religieux pénitent du tiers ordre de Saint François le visita en 1667.

Le cloître en grès, composé de 14 arches, date du début du XVIIe siècle. Dans le cloître, tous les moines défunts étaient ensevelis sous les pieds de leurs frères. Sur le mur, des têtes de morts indiquent la tombe d’un pénitent.

La chapelle est légèrement postérieure : milieu du XVIIe. Celle-ci est de plan allongé en grès, briques et pierre de taille et coiffée d’un toit à longs pans en ardoise. Elle est surmontée d’un minuscule clocher et exhibe sa flèche polygonale en ardoise. Une horloge le complète. Cette chapelle est dédiée à la vierge "Notre Dame de Bon Secours", une autre à Saint Adrien, patron des sires de Bréauté, seigneurs du Neville et bienfaiteurs des religieux. La chapelle s’embellit grâce aux dons de seigneurs locaux tels que Janville de la Heuze, d’Anglesqueville, etc.

En 1790,la révolution ferma le couvent et les religieux durent quitter la ville. Ensuite, à cet endroit se trouvait le siège du Club des Jacobins. Plus tard, cela devint l’écurie d’une caserne ce qui entraîna la disparition des richesses accumulées grâce aux dons des armateurs.

En 1870, le couvent servit d’hospice.

░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░

Antoine Dubourg :

Antoine est né le 11 février 1747 à Incarville dans l’Eure. Il était le fils de Cyprien et de Marie Grandhomme mariés à Incarville le 27 novembre 1731. Il était l’avant dernier fils du couple qui comptait 7 enfants (5 frères et une sœur). Son père, laboureur, est décédé le 10 janvier 1760 à Incarville laissant 5 enfants (deux étant décédés)

Quand arriva t-il à Saint Valéry en Caux et pourquoi ?

Antoine fut le dernier moine ou frère-lai du couvent. Après la révolution, il resta dans ce lieu comme gardien. Il passa un bail le 30 octobre 1792 devant le directoire de Cany pour avoir le droit de vivre et mourir en ce couvent et de prier sur les tombes de ses frères pour la somme de 160 livres.

Un procès verbal du conseil général de Saint Valéry du mois d’avril 1793, nous le dépeint de haute stature, le front large, les yeux bleus et les cheveux blonds.

Il eut une vie bien agitée suite à l’installation des jacobins à la chapelle du couvent. L’hymne de la marseillaise succéda au chant des psaumes. Il fut obligé de prêter le serment civique et promit d’être fidèle à la Nation.

Il fut par la suite nommé concierge de la prison militaire établie en ses lieux et finit sa vie comme jardinier.

Antoine, le bon moine qui passait pour prophète, est décédé le 15 avril 1816 dans son domicile au N°9 de la rue Houllegatte à Saint Valéry en Caux.


Documents joints

PDF - 149.1 ko