Les registres d’écrou

jeudi 1er juin 2023
par  Pierre ANCEL, Thierry HOUX
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Les AD76 viennent de mettre en ligne de nouveaux documents numérisés à savoir les registres d’écrou.
Ces documents servaient à l’enregistrement des personnes incarcérées dans des établissements pénitentiaires.

La Seine-Inférieure comptait cinq prisons départementales : Dieppe, Le Havre, Neufchâtel-en-Bray, Rouen et Yvetot. Les Archives départementales conservent également des répertoires pour la prison de Pont-Audemer dans l’Eure. Sont enfermés dans les maisons d’arrêt les prévenus, parfois mineurs, en attente de passage en correctionnelle et dans les maisons de correction les condamnés en correctionnelle de moins d’un an. Sont également présents des écrous tenus par les cours d’assises.

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Des séries parallèles de registres ont été tenues pour certaines catégories de population, comme les marins, passagers, militaires et forçats.
Ces documents fournissent un grand nombre d’informations utiles sur la population carcérale : état civil, origine sociale, morphologie, profession, instruction, religion, tenue vestimentaire, date et tribunal du jugement.

A titre informatif, les registres d’écrou du Havre antérieurs à 1835 sont conservés aux Archives municipales du Havre.

Un délai de mise en ligne de 100 ans a été appliqué. Les registres de moins de 100 et de plus de 50 ans sont consultables en salle de lecture du Pôle Archives historiques (registres cotés en 2 Y) ou du Pôle Archives contemporaines (registres cotés en W).

Que peut-on y trouver ? La trace d’un ancêtre passé par la case "Prison" avec sa description physique (ce qu’on ne trouve pas ailleurs pour les femmes), ses parents, son lieu de naissance, la cause de son emprisonnement, le jugement rendu.
Bien sûr, selon l’époque, la quantité de renseignements fourni varie.
Sur Dieppe les registres commencent en 1853 jusque vers 1917.

Voici, par exemple, ce que renseigne la mise sous écrou de Paulin Florimond Thieury le 2 juillet 1856 incarcéré pour offenses envers l’Empereur :

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Outre le fait qu’il soit de Royville, âgé de 33 ans fils de Pierre et de feue Françoise Bertelot, on a son signalement.

A partir de 1879 la case du registre qui indique le jugement rendu est remplie. On sait alors le temps passé en geole.
En voici un exemple :

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Benjamin POYER 17 ans est condamné pour vols, et coups à 6 mois de prison : pas de bracelet électronique, ni de peine aménagée !
Jugé le 15 juin, il est transféré à Rouen le 4 juillet à la Maison de Correction (la Prison) et n’en sortira que le 15 décembre.

Quelques registres contiennent, à la fin, des listes alphabétiques, mais peu.

J’ai dépouillé le premier registre (25/1/1853-9/9/1858) et ai mis en ligne dans les actes divers de Dieppe les 870 écrous de ce registre.