hiver rigoureux à gruchet saint siméon

[godardjo]

je recherche l'original de ce texte au Ad 76 en ligne. Mais je ne le retrouve pas

ce texte texte vu par jean Mamez aux Archives Départementales 76 dans les registres de Gruchet St Siméon (cote AD : 5 MI 2840)

Remarques sur l’hiver de l’année mil six cent quatre vingt quatre.
en voici mot pour mot la copie.

« En l’année bissextile mil six cent quatre vingt quatre, arriva le plus grand
hiver qui se fut jamais vu, tant pour sa durée, que pour sa rigueur. Il
commença à geler à glace dès le jour St Denis neuvième d’octobre, ce qui ne
dura pas. La gelée recommença dès le commencement du mois de décembre 1683
qui s’apaisa un peu devant Noël, et le lendemain de Noël la neige commença
à tomber si abondamment qu’on ne pouvait presque pas aller d’un village à
l’autre; et au commencement de la dite année 1684, la gelée commença, si
forte et si furieuse, qu’il n’y eut pas de rivière qui ne fut glacée : les
marres et viviers asséchés tant la glace était épaisse, même tout le long
de la Côte et dans les ports et havres de St Valery, Veules et Dieppe, la
mer était glacée à perte de vue, et jusqu’à six ou sept lieues loin du port
en sorte que pas un vaisseau n’en pouvait sortir ni entrer, et fut bien
ainsi la mer glacée un mois pendant lequel le flux et reflux de la mer
entrait dans le port sans que la glace se rompit et ne faisait qu’un peu
hausser quand il entrait et baisser quand il était sorti. La grande rigueur
du froid dura jusqu’à la fin d’Avril. On vint faire marché et cabaret sur la
Seine à Rouen, et sur la Tamise à Londres la même chose : course de chevaux,
carrosses, chasse au renard et au loup. Ce que moi, Curé du dit Néville
atteste pour l’avoir vu et là dans les mémoires et gazettes qui venaient de
part et d’autre. Plusieurs personnes moururent du froid ou en furent
estropiées et dans Paris, par l’ordre de Louis le Grand, Roi de France
quatorzième de ce nom pour lors régnant, et par ses charités en quoi il fut
suivi par plusieurs personnes de qualité, on alluma quantité de feux dans
les rues pour le soulagement des pauvres, ce que j’atteste être véritable et
l’ai écrit pour servir à la postérité en foi de quoi j’ai signé Raulin le
Charpentier, Curé de Néville en Caux, Doyenné de Canville, Election de
Caudebec, Archevêché de Roüen. Ensuite arriva un été si sec et si chaud,
qu’il causa une stérilité universelle.

Je soussigné certifie avoir moi même copié la présente observation dans le
registre des inhumations de la dite paroisse de Néville page 137, à l’occasion de
l’hiver de 1789 qui a été presque aussi rigoureux que celui de 1684.
Martin, curé de Gruchet St Siméon cidevant Vicaire de Néville l’espace de 15
ans.

[Chantal Biville]

Bonjour,
Ci joint la photo du registre de Néville.

[godardjo]

Merci Chantal. Ce texte nous en dit long sur ces hivers rigoureux et là on voit bien le réchauffement climatique.
Bien cordialement Josiane