Histoire et anecdotes de la vie de nos ancêtres

dimanche 13 février 2022
par  Francis RENOUT
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Trois morts tragiques à Auppegard au XVIII ème siècle

Les registres paroissiaux racontent souvent la vie de nos ancêtres et constituent une source d’informations d’une extraordinaire richesse pour l’histoire des familles.

A Auppegard, le cadran solaire en pierre placé à un angle de l’église porte l’inscription « dies hominis sicut umbra » qui signifie « les jours de l’homme passent comme l’ombre ». On peut y trouver un lien avec l’histoire qui suit.

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Nous sommes en 1771, à Auppegard, sous le règne de Louis XV. En ce samedi 8 juin, il fait 15° et un vent de nord-ouest souffle sur le village. Au matin, trois pougarais partent au travail. Jacques Carabin, 50 ans, Pierre Sanson Aubet, 28 ans, et Jean Charles Terrier, 27 ans, sont journaliers et travaillent dans une sablière.

Jacques Carabin, fils de François et de Marie Voisin, est l’époux de Marguerite Thérèse Bénard dont il a quatre enfants qui naissent entre 1753 et 1760.

Pierre Sanson Aubet, fils de Sanson et de Catherine Terrier, est célibataire.

Jean Charles Terrier, fils de Jean et de Marie Marguerite Guilbert, est l’époux de Marie Marguerite Delus dont il a deux enfants nés en 1768 et 1770.

Ceux-ci s’adonnent à leur travail. Que se passa t-il en cours de journée ? Toujours est-il que les terrils de la sablière s’effondrèrent sur nos trois journaliers qui moururent étouffés. Une mort violente et atroce ! Une mort terrible aussi pour les épouses et les enfants devenus orphelins.

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(Inhumations Jacques Carabin et Jean Terrien le 9 juin 1771
Ceux-ci se retrouvèrent une dernière fois, le lendemain, le dimanche 9 juin, à l’église Saint Pierre, pour la messe d’inhumation.

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(Inhumation Pierre Haubet le 9 juin 1771)

Cette église bâtie au XVI ème siècle, faite de briques et de grès, à la particularité d’avoir un clocher tors. Cet aspect vrillé est dû à une déformation de la charpente. Son porche ouest en bois date de 1608 et est orné sur le fronton et sur les côtés par des figures dont trois têtes sculptées.PNG - 660 ko Sa porte en bois date de 1623. Au dessus, une triple figure représente les seigneurs du lieu. Concernant la cloche bénite en 1644, on peut encore y lire : « 1644-noble homme Jacob Bontemps capitaine entretenu par le Roi en la marine.PNG - 243.2 ko Damoiselle Anne le Marinier fille de monsieur d’Auppegard ». Né à Dieppe vers la fin du XVI ème siècle, le capitaine Bontemps fut un corsaire plein d’habileté. Il possédait un fief, en face de l’église nommé le Vaux du parc. Quand à Anne Le Marinier, elle était la fille d’Antoine, escuyer et seigneur du Buc et d’Auppegard, et de Catherine Bénard.

Généalogie famille Le Marinier :

http://herve.laine-bucaille.pagesperso-orange.fr/noblesse/L/lemarinier.htm

Après la cérémonie, tous trois seront inhumés dans le cimetière du village, entourés de leurs familles respectives. Au passage des corps, une inscription sur le mur de l’église, nous rappelait que : « les jours de l’homme passent comme l’ombre ».

Les cavités artificielles ont été creusées par l’homme pour extraire les matériaux nécessaires à ses activités, agriculture et construction principalement. Les différentes cavités anthropiques sont les argilières, les sablières, les carrières de pierres à bâtir ou de pierres à chaux et les marnières.

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Les sablières et les argilières sont plus rares et mal connues de par leur instabilité. Il s’agit essentiellement de carrières à ciel ouvert. L’exploitation se faisait à faible profondeur.

F.Renout
(Administrateur cgpcsm)

Sources :
Registres paroissiaux d’Auppegard


Documents joints

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