Les postillons, maître de poste et relais de poste

jeudi 28 juin 2018
par  Francis RENOUT
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Le postillon

Le postillon est surtout connu comme un homme chargé de mener une voiture hippomobile, tout comme le cocher. Toutefois, alors que le cocher conduit l’attelage depuis la voiture, assis sur un siège, le postillon lui monte le cheval, ou l’un des chevaux (toujours, dans le cas où plusieurs chevaux forment l’attelage, le cheval de gauche) qui tirent le véhicule, et que l’on appelle le porteur. Dans le cas précis des voitures de poste qu’on appelait chaises de poste et qui n’avaient pas de place pour un cocher, le postillon était seul conducteur de l’attelage.

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Ses conditions de travail sont assez rudes, puisqu’il doit passer de longues heures à cheval, par tous les temps, sur des chemins difficiles, sans protection contre les intempéries. Il met ses pieds dans de grandes bottes de cuir bouilli, avec lesquelles il lui serait impossible de marcher, mais qui sont fixées sur les flancs du cheval et qui constituent une protection en cas de chute de la monture, les bottes étant suffisamment rigides pour supporter le poids du cheval

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Le travail du postillon de relai est d’accompagner les voyageurs entre deux relais, soit environ deux lieues (8 km), et de ramener ensuite les chevaux au pas, après un repos. C’est lui qui règle l’allure, et il est interdit de lui demander d’accélérer, sauf à lui payer « double poste ». Il peut accompagner six chevaux, le maximum estimé pour pouvoir les ramener au pas. En contrepartie des désagréments du métier, le postillon est considéré comme un joyeux drille, aimant boire et plaisanter.

Le postillon utilise un cor de poste (ou cor de postillon) afin de prévenir le relais de son arrivée, de se signaler dans les passages dangereux et d’obtenir, la nuit, l’ouverture des portes de ville.

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Celui-ci est doté d’un uniforme depuis les années 1770. Sa couleur varie en fonction du régime politique : verte sous l’Empire, bleu au temps de la monarchie. Le postillon est chargé de guider les voyageurs d’un relais de poste à un autre et de rapporter à son relais d’origine le cheval loué par le voyageur en poste. Ce dernier poursuivra son voyage sur une monture fraîche jusqu’au relais suivant. Il en sera ainsi jusqu’à destination.

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Le nombre des postillons ira croissant avec l’extension du réseau des postes aux chevaux. On en compte 4 000 en 1763, mais 8 000 vers 1850.

A Tôtes, où se trouve un relais de poste et auberge, quelques postillons y sont domiciliés avec leur famille. On y trouve Louis Vatinel en 1778, époux de Marie Geneviève Poupinel et Louis François de l’Épine en 1787, époux de Marie Catherine Boulanger.

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Le maître de poste

Le voyageur aura-t-il la chance de rencontrer au relais le maître de poste ? Il semblerait que celui-ci se manifeste peu. Grand exploitant agricole, il consacre davantage de temps au soin des champs. De plus, il est bien difficile de l’identifier. En effet, le maître de poste n’est doté d’un uniforme que depuis 1786. Encore faut-il qu’il le porte dans la vie quotidienne ! Les inventaires après décès recensent rarement, voire jamais, l’habit du maître du relais.

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De fait, le maître de poste jouit d’une certaine aisance, que lui procurent l’exploitation agricole et des privilèges professionnels et fiscaux. En effet, lui seul à le pouvoir de faire galoper ses chevaux alors que les entrepreneurs de voitures publiques ne peuvent faire aller leurs chevaux qu’au pas ou au trot. Ce privilège de la vitesse est augmenté de privilèges fiscaux. Le maître de poste est exempté du logement des gens de guerre et surtout de l’impôt foncier (la taille) sur un certain nombre d’arpents. Gros fermier et gros propriétaire terrien, ce privilège n’est pas négligeable. Depuis 1786, ce titre de maître de poste s’obtenait par l’achat de la charge qui donnait lieu à un brevet.

https://www.laposte.fr/chp/mediasPdf/PMarchand.pdf

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A Tôtes, se trouvait une brigade de la marée chaussée. Nicolas Néel y est mentionné comme ancien cavalier de la maréchaussée pour la brigade de la poste en 1777. Claude Delamare y est brigadier en 1781. Les brigades sont toutes composées de cinq hommes : un commandant de brigade, exempt ou brigadier, et quatre cavaliers.

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Les relais de poste

Afin d’acheminer le courrier royal, Louis XI créa les relais de poste en 1464. Ces établissements installés tous les 20 à 28 km, sur une grande partie des routes, étaient tenus par le tenant poste, puis par le maître des postes. Dans les temps anciens, les chemins étaient bien souvent épouvantables, des haltes étaient nécessaires pour changer les chevaux, se restaurer et se reposer.

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En 1500, Louis XII, mit les relais des postes à la disposition des voyageurs.

La ferme générale des Postes, créée en 1672, apportera au roi des revenus réguliers et augmentés à chaque renouvellement du bail. La direction réelle de la Poste aux lettres, aux mains de quelques familles de riches financiers, permettra une réorganisation progressive du transport public et un nouveau partage du domaine.

La ferme générale des Postes s’appropriait le transport exclusif des lettres et ne laissait aux messagers que le transport des personnes et des petits paquets. Les quelques 800 bureaux de Poste aux lettres (à ne pas confondre avec les Postes aux chevaux) qui existaient au début du XVIII ème siècle seront, à partir de 1720, gérés par des directeurs appointés par la ferme générale des Postes et non plus affermés.

Au XVII et XVIII ème siècle,les relais faisaient fonction d’auberges, assurant aussi le service des diligences, et on en comptait environ 1400 à la fin de ce siècle. Selon la réglementation royale, seules les auberges peuvent accueillir les voyageurs et faire également office de relais de poste.

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Ce service se maintient durant environ quatre cents ans, soit entre la création des premiers relais au début du XV ème siècle, et la fermeture progressive des relais concurrencés par le chemin de fer à partir des années 1845.

En 1773, à Tôtes, Adrien Leprevost, époux de Marie Catherine Verdure, est mentionné directeur de la poste.

http://trielmemoirehistoire.fr/lhistoire/sur-lhistoire-locale-et-trielloise/172-poste-aux-lettres-poste-aux-chevaux-bureau-de-poste-a-triel-et-dans-la-region

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Anciens relais de poste du Pays de Caux :

L’hôtel les Loges à Etretat, l’auberge Normande à Tôtes (auberge des cygnes), relais hôtellier douce France à Veules les Roses, l’auberge de la rouge à Saint Léonard, le val au cesne à Croixmare etc........

F,Renout
(Administrateur cgpcsm)

Sources :
histoire de l’hôtellerie de Jean Christophe Lefebvre

Les maîtres de poste et le transport public en France entre 1700 et 1850 de Patrick Marchand

Voyager en France au temps de la poste aux chevaux de Patrick Marchand

Archives départementales de Seine Maritime


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