La terrible tempête du 23 juin 1753
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Situé dans le Pays de Caux, entre Fécamp et Dieppe, le village de Veulettes sur Mer occupe l’une des nombreuses vallées qui entaille le plateau. Il y a deux ou trois siècles, plusieurs anfractuosités de la roche formaient encore de petits havres naturels où venaient se réfugier un certain nombre de bateaux. Les « pouliers », banc de galets ou de sable, les ont envahis, gênant la navigation. Le village de Veulettes est à l’origine un village de pêcheurs, installé le long de la rivière la Durdent, à l’abri de la falaise du catelier.
Histoire de Veulettes sur Mer :
Il y a des centaines d’années, la contrée était sauvage et presque abandonnée. Lors des grandes marées, la mer y remontait jusqu’à Paluel, voir Vittefleur. La vallée toute entière était couverte de marécages inculte et insalubre. Les moines de Saint Ouen y fondent un prieuré et se mettent à l’oeuvre, drainant les terres, creusant des canaux, desséchant les marais, déboisant les collines, défrichant et cultivant les terres. Après avoir construit des habitations salubres, ils luttent contre la mer.
Richard de Treigon, dixième abbé qui occupait la chaire abbatiale du monastère de Fécamp, entreprit une œuvre gigantesque. Il établit un barrage, une muraille colossale pour arrêter les flots de la mer, une digue de pierres retenue par des pieux énormes derrière laquelle les pêcheurs et navigateurs trouvèrent un abri sur. Ce fut le port médiéval de claquedent. Bientôt, en avant de la falaise de Conteville, une bourgade florissante s’éleva ; ce fut la ville de Durdent. Au cours du temps, par manque d’entretien, la digue ne résista pas à l’immense puissance des flots.
La plupart des cartes mentionnent la présence d’un lieu dit « Claquedent », sur la rive droite de la durdent à l’embouchure , comme on le voit sur le plan de Nanteuil, en 1660. Ce lieu existera juqu’au début du XVIII ème siècle, vers 1715. Ce petit hâble côtier n’en finit pas de dépérir alors qu’au moyen âge il était plus important que celui de Saint Valery en Caux. Son envasement et les « pouliers », banc de galets ou de sable, l’ont envahis, gênant la navigation. Ce site disparaîtra complètement lors de la tempête du 23 juin 1753 ainsi que celui des catelets, promontoire peu élevé.
En 1728, la flotte de pêche de la côte se compose ainsi :
A veulettes sur Mer, il y a neuf bateaux de 4 à 5 tonneaux avec lesquels les pêcheurs font la pêche à la corde déliée et au plomb comme à Saint Valery en Caux.
A sassetot le Mauconduit et aux grandes Dalles, il y a un bateau de 20 tonneaux et huit bateaux de 5 tonneaux.
A saint Martin aux Buneaux et les Petites Dalles, il y a neuf bateaux de 6 tonneaux.
A saint Valery en Caux, sur les dix sept crevelles ou gondolles de 35 à 80 tonneaux, deux seulement servent à la pêche aux maquereaux frais avec des filets appelés marets. Cette pêche est faite de mai à juillet jusqu’à la côte d’Angleterre.
La journée du 23 juin 1753 :
Le printemps de cette année 1753 est très chaud et très sec. On constate des épisodes orageux très violents comme en ce jour du 23 juin. A cause de cette température très sèche, Rouen et sa région connaîtra des fièvres malignes en fin d’année.
A veulettes sur Mer comme d’en d’autres villages côtiers : Saint Pierre en Port, les Dalles,, veules les Roses ou Saint Valeryt en Caux, c’est une belle journée qui démarre pour les pêcheurs partis à bord de leurs bateaux, pour la pêche aux maquereaux, en cette veille de la Saint Jean.
Vers 8h, un front noir monte de l’horizon. La mer est haute. Les fortes rafales de vent leur tombent dessus et fait moutonner la mer. En quelques instants, des creux de plusieurs mètres se forment. Le vent, à cause de la chaleur se transforme en ouragan. On parle d’un vent qui atteignait les 200 à 300 kms heure. Je pense que ce n’est pas courant dans notre région !La même année, les 15 et 16 juin, dans le Poitou à Romagne et Voulon et aux alentours, il tomba une quantité extraordinaire de grêle d’une grosseur prodigieuse (plus gros qu’un œuf de pigeon) ; tuant le bétail, écrasant les vignes, réduisant en poussière le blé, cassant les tuiles des maisons. Les années comprises entre 1735 et 1765, correspondent à une offensive très violente des forces déchaînées du ciel. Déjà, vers 1711, la Normandie est très touchée par les tempêtes.
Revenons à notre histoire. Ce vent fort creuse la mer qui devient une marmite bouillonnante. Les embarcations sont alors secouées de tous côtés. Les marins ont beaucoup de mal à se maintenir à bord. Au bout d’un moment, elles se retournent, emmenant les hommes et tout leur matériel à la mer. Ceux qui ne savent pas nager sont aussitôt emportés ;quand aux autres, tentant de résister aux lames, ils se noient d’épuisement au bout de quelques temps. La grande partie des pêcheurs de la côte y laisseront leur vie ce jour là.
Côté rivage, le ressac est très violent et emporte avec lui tout ce qui se trouve sur son passage. Les champs et les herbages sont dévastés et noyés. Le raz de marée composé d’eau salée et d’eau douce formera un lac qui remontera jusqu’à la côte Saint Martin. Des pans entiers de falaise seront emportés et fera reculé le trait de côte de plusieurs mètres. La digue qui protégeait les vestiges du port médiéval de Claquedent va céder. Tout disparaîtra en quelques heures. Les galets recouvrent le reste en quelques jours, constituant un poulier qui fermera la vallée.
Cette tempête se terminera vers 16 heures l’après midi. En général, les fortes tempêtes se produisent en hiver. Quatorze bateaux des Dalles et leur équipage périrent corps et biens. La flottille de pêche de Veulettes sur Mer, des Dalles, de Saint Pierre en Port et de Bruneval, fut réduite à néant. Cette tempête détruit également le port de Veules les Roses. La marine de ces vallées ne se relèvera pas de cette catastrophe, qui va dépeupler le Pays.
Liste des naufragés de la tempête :
Le curé de Veulettes sur mer nommé Jean Asse, âgé de 63 ans, a permit par son récit et ses détails sur les actes d’inhumations, de connaître les noms des marins qui ont péri en mer où qui ont été rejetés sur le rivage. Celui-ci a précisé dans les actes, la composition de l’équipage, en mentionnant les noms des patrons de pêche, du matelot qui commandait le bateau, ainsi que des marins et mousses.
On retrouvait les corps des marins sur le rivage, sous les falaises, ou flottant en pleine mer, méconnaissables pour certains, le visage mangé par les poissons. Le dernier fut retrouvé le 20 juillet, presqu’ un mois après le drame. Pour certains, le prêtre ou l’amirauté décrivait l’habillement du marin, l’âge approximatif et certains signes distinctifs. Le plus jeune avait douze ans.
On trouve les actes d’inhumations sur les registres paroissiaux, des villes et villages côtiers de la Manche, de Fécamp à Ault dans la Somme. A Ault, on pense que les matelots retrouvés noyés étaient de Veules les Roses, suivant l’habillement qu’ils portaient. Au total, on dénombre plus de soixante actes d’inhumations. On peut penser que beaucoup de marins ne furent jamais retrouvés, et que le nombre total de décès est beaucoup plus élevé.
Les prêtres mentionnent souvent que le corps du noyé est retrouvé sur le perrey. Si on se plonge dans les livres s’intéressant au patois normand, le perrey désignait soit une terre pierreuse ou un lieu rempli de galets ;donc dans notre cas le rivage de la mer.

(courants marins de la manche)
Inhumations à Veulettes sur Mer :
Dambry Charles, 22 ans, inhumé le le 23 juin, fils de Charles et de suzanne Verdure.
Lapert Michel, 20 ans, inhumé le 23 juin, fils de Michel et de genevièvre Lepeleur.
Carel Edouard, 50 ans, inhumé le le 23 juin.
Cotart François, 60 ans, inhumé le 24 juin. Celui-ci échoué sur le port de Saint Pierre en Port, fut ramené le jour même suivant le mandement de Mr Fauconnet, procureur du Roi de Saint Valery en Caux.
Lefevre Jacques, 40 ans, inhumé le 24 juin au soir. Echoué sur le port de Saint Pierre en port et transporté à Veulettes sur Mer suite au mandement de Mr de Rousseville, lieutenant général de l’amirauté de Fécamp.
Verdière Charles,40 ans, inhumé vers 21 heures, le 24 juin. Celui-ci échoué sur le port de Saint Pierre en Port, fut ramené le jour même suivant le mandement de Mr Fauconnet, procureur du Roi de Saint Valery en Caux.
Danger Pierre, 30 ans, inhumé à 21 heures, le 24 juin. Celui-ci a été submergé entre les Grandes Dalles et Saint Pierre en Port et a échoué sur le port de Saint Pierre en Port. Il fut ramené le jour même à Veulettes sur Mer, suivant le mandement de Mr Fauconnet, procureur du Roi de Saint Valery en Caux.
Louvel Charles,62 ans, inhumé le 30 juin suivant le mandement du lieutenant général de l’amirauté de Fécamp. Son corps a été retrouvé le jour même sur le perrey de Saint Pierre en Port.
Baudouin Jean, 35 ans, inhumé le 1 juillet suivant le mandement de Mr Lecorbeiller, lieutenant de l’amirauté de Saint Valery en Caux. Son corps a été retrouvé sur le perrey de Saint Martin aux Buneaux.
Louvel Guillaume,28 ans, inhumé le 2 juillet suivant le mandement du procureur de Fécamp. Il est le fils de Charles et de Madeleine Carel. Le corps a été retrouvé sur le perrey de Saint Pierre en Port le 1 juillet.
Jean Demoulin, 24 ans, inhumé le 2 juillet à 20 heures, suivant le mandement de Mr Lecorbeiller, lieutenant de l’amirauté de Saint Valery en Caux. Il est le fils de Jean et d’Anne Belenger. Son corps a été retrouvé sr le perrey entre les Grandes Dalles et Saint Pierre en Port.
Monnier Jean, 45 ans, inhumé le 2 juillet. Au moment du drame, son épouse Marie Danger est enceinte de quatre mois.Un enfant posthume naît le 25 novembre 1753 et sera nommé Pierre Jean. (Pierre comme son parrain et Jean en souvenir de son père)
Jourdain Charles,25 ans, inhumé le 4 juillet suite au mandement de Mr Lecorbeiller, lieutenant général de l’amirauté de Sant Valery en Caux. Il est le fils de Louis et de … Dechamps.
Le corps d’un inconnu, échoué le matin sur le rivage de Veulettes sur Mer, fut inhumé le jour même 18 juillet, suivant le mandement de l’amirauté de Saint Valery en Caux, envoyé par Mr Fauconnet, conseiller du Roi. Le dit cadavre a été réclamé par son épouse le 1 septembre ; celle-ci ayant reconnu ses vêtements. Il s’agit de Charles Fiquet de la paroisse de Criquebeuf sur Yport.
Le corps d’un inconnu fut inhumé le 18 juillet, suivant le mandement de l’amirauté de Saint Valery en Caux, envoyé par Mr Corbeiller, conseiller du Roi.Ses vêtements furent déposés chez Jean Demoulins, maître de bateau, de Veulettes sur Mer. Grâce aux vêtements, l’épouse de ce marin inconnu, Marie Lenormand, le reconnu comme étant son mari : Jacques Clément. Ils étaient domiciliés à Fécamp, à la paroisse Saint Etienne.
Le corps d’un inconnu retrouvé le matin du 1 septembre sur les côtes de Veulettes sur mer, fut inhumé dans le cimetière du lieu, suite au mandement de l’amirauté de Saint Valery en Caux, envoyé par Mr Corbeiller, conseiller du Roi.
Inhumations à Saint Martin aux Buneaux :
Le prêtre du village nommé Lemonnier donne peu de détails concernant les marins.
Verdière Jean, 28 ans, inhumé le 30 juin. Originaire de Veulettes sur Mer, son corps sera retrouvé échoué aux Grandes Dalles. Il est le fils de Nicolas et de
Carel Martin, 27 ans, inhumé le 1 juillet. Fils de Guillaume
Verdière Nicolas, 40 ans, inhumé le 1 juillet, fils de François et de
Gautier Thomas, 19ans, inhumé le 3 juillet, fils naturel de Tomas Gautier et de Françoise Gautier
Duparc François, 26 ans, inhumé le 21 juillet
Inhumations à Sassetot le Mauconduit :
Pannevel Robert, 18 ans,originaire de Veulettes sur Mer, inhumé le 4 juillet par le prêtre Le nouvel. Le témoin est Jean Pannevel, son frère.
Inhumaions à Saint Pierre en Port :
Quelques corps vont échoué sur le rivage de Saint Pierre en Port et seront inhumés au lieu même.
Soudey Charles, inhumé le 24 juin, originaire de Sassetot le Mauconduit.
Monnier Charles, 19 ans, inhumé le 25 juin, originaire de Veulettes sur Mer, fils de Charles et de Marie Duboc, originaire de Veulettes ur Mer.
Jeunes ou Genest Pierre, 18 ans, inhumé le 25 juin, originaire de Veulettes sur Mer, fils de Nicolas et de ?
Demoulins Jean Baptiste, 15 ans, inhumé le 25 juin, originaire de Veulettes sur Mer, fils de Jean et de Marie Monnier.
Parquier Jean, 17 ans, inhumé le 25 juin, originaire de Veulettes sur Mer, fils de Jean et de Marie Deguerre ?
Benoist Jean, 30 ans, inhumé le 26 juin, originaire de Saint Valery en Caux.
Carpentier Jacques, 20 ans, inhumé le 30 juin, originairede Saint Martin aux Buneaux, témoin Jacques Dambry, son beau-frère.
Demoulins Jean, 20 ans, inhumé le 30 juin, originaire de Veulettes sur Mer, fils de Jean et de Marie Monnier.
Inhumations à Fécamp, paroisse Saint Etienne :
Maurice Jean, 45 ans, inhumé le 24 juin. Trouvé noyé à la côte proche « le batifol », surnom donné à l’époque au fort Samson.
Inhumations à Saint Valery en Caux :
Monnier Jean Baptiste, 60 ans, inhumé le 24 juin, originaire de Veulettes sur Mer. Son corps a été retrouvé sur le perrey de Saint Léger.
Dupuis Joseph, 42 ans, inhumé le 24 juin
Legros Nicolas, 45 ans, inhumé le 24 juin
Dubos Nicolas, 15 ans, inhumé le 4 juin, fils de Nicolas et de
Monnier Jean François, 28 ans, inhumé le 30 juin, originaire de Veulettes sur Mer, époux de Magdeleine Pannevel
Monnier Jean Baptiste, 25 ans, inhumé le 30 juin, originaire de Veulettes sur Mer, fils de Jean Baptiste et d’Anne Couyer ?, corps trouvé sur le perry de la chapelle saint léger.
Marin inconnu, environ 18 ans, inhumé le 6 juillet, originaire de Veulettes sur Mer ou des Dalles suivant son habillement.
Cotart Robert, 15 ans, inhumé le 8 juillet, fils de François et de ?, trouvé sur le perrey de Saint Valery en Caux.
Inhumation à Sotteville sur Mer :
Homme inconnu, environ 30 ans, trouvé mort en bord de mer, ayant sur lui à la boutonnière un chapelet, d’une hauteur de cinq pieds, de poil brun, inhumé le 5 juillet suivant le mandement de Jacques Le Corbeiller, conseiller du roi, au siège de Saint Valery en Caux. L’acte a été signé par les personnes qui ont déshabillé et enseveli le cadavre soit : Jean Hersent, Jean Blosseville, Jean Dujardin et nicolas Damois.
Inhumation à Epinneville :
Cadavre échoué le 17 juillet sous la falaise, inhumation le 17 juillet, suivant le mandement de Jacques Le Corbeiller, conseiller du roi, au siège de l’amirauté de Saint Valery en Caux.
Cadavre échoué le 18 juillet sous la falaise, inhumé le 18 juillet, suivant le mandement de Mr Fauconnet conseiller et procureur du roi, au siège de l’amirauté de Saint Valery en Caux.
Inhumation à Dieppe, paroisse Saint Jacques :
Danger Alexandre, 15 ans, inhumé le 9 juillet, originaire de Veulettes sur Mer, fils ‘Antoine et de ? ; trouvé sur le rivage
Deux corps d’hommes retrouvés noyés, inhumés le 9 juillet, suite au mandement de Mr de la Houssaye, conseiller et procureur du roi, au siège de l’amirauté de Dieppe.
Corps d’homme, 60 ans, inhumé le 13 juillet suite au mandement des juges de l’amirauté, trouvé à une lieue au large de Pourville sur Mer par Louis Valentin, pilote lamaneur. Celui-ci était habillé d’une capote blanche et de grandes culottes de toile tannée.
Inhumations à Neuville lès Dieppe :
Marnière Charles, 16 ans, inhumé le 25 juin, mort en mer par naufrage, fils de Charles et de Louise Hacmus (?)
Marnière Vincent, 14 ans, inhumé le 25 juin, mort en mer par naufrage, fils de Vincent, maître de bateau, et de Marie Anne Carpentier
Marnière Pierre, 12 ans, inhumé le 25 juin, fils d’Adrien et de Madeleine Bouteiller
Marnière Charles, 41 ans, inhumé le 25 juin, mort en mer par naufrage, époux de Marie Anne Pajot en secondes noces.
Grosset Pierre, 15 ans, inhumé le 25 juin, mort en mer par naufrage, fils de Pierre et de Marie Haguais.
Corue Michel, 17 ans, inhumé le 25 juin,mort en mer par naufrage, fils de Michel et Marie Anne Potel
Langlois Etienne, 16 ans, inhumé le 25 juin, mort en mer par naufrage, fils de Jean et de Marguerite Cune ( ?)
Deux inconnus, inhumés le 7 juillet, suite au mandement de Mr de la Houssaye, conseiller et procureur du roi, au siège de l’amirauté de Dieppe. Ces deux cadavres trouvés en pleine mer par Pierre François Bourdon et Jacques Haquemois.
Cadavre inconnu, inhumé le 9 juillet, suite au mandement de Joseph Leroy, conseiller et procureur du roi, au siège de l’amirauté de Dieppe, retrouvé en pleine mer par Jean Baptiste Constantin.
Inhumation à Penly :
Homme inconnu, matelot âgé de 20 ans environ, inhumé le 20 juillet, trouvé mort en bord de mer. Il était vêtu d’une camisole de serge blanche, d’une culotte de serge blanche et autres éléments.
Inhumation à Criel sur Mer :
Corps d’un garçon inconnu, 15 ans, inhumé le 4 juillet, échoué sur les bords de mer, habillé d’une culotte d’étoffe grise.
Corps d’un homme, 40 ans, inhumé le 17 juillet, échoué sur le rivage, vêtu d’un vieux paletot brun, d’une veste de serge blanc, d’un gilet de serge bleu, d’une culotte brune, de souliers et d’un mouchoir de fille bleu et blanc.
Inhumation au Tréport :
Corps d’un matelot suivant l’habillement, inhumé le 10 juillet par le curé Dupays, le visage mangé par les poissons, entièrement méconnaissable, trouvé flottant en pleine mer par l’équipage de Guillaume Fauqueur, maître de bâteau du Tréport.
Inhumations à Ault :
Quatre matelots ont été trouvés noyés. Qui sont-ils ? Le registre paroissial nous donne une information très intéressante. On pense que les dits matelots étaient selon l’habillement de Veules les Roses. Le premier âgé de 45 ans, gros de taille ; le second âgé de 30 ans, de taille moyenne et aux cheveux noirs, le 12 juillet ; le troisième, âgé de 30 ans aux cheveux noirs, le 20 juillet et le quatrième âgé de 35 ans, défiguré, le 20 juillet.
Habillement des pêcheurs :
Les marins pêcheurs retrouvés morts noyés étaient déshabillés avant l’inhumation. Cette pratique devait permettre à la famille, de pouvoir reconnaître leurs parents au cours des jours ou des semaines qui suivaient l’inhumation.
Les pêcheurs de nos côtes avaient certainement la même façon de s’habiller pour aller en mer. Par contre certains éléments de leur habillement permettaient de savoir de quel village ils étaient originaires. C’est que qui ressort des mentions que l’on trouve sur certains actes.
Costume d’un pêcheur de la région dieppoise :
http://www.machus.free.fr/monographie_pecheur_homme.htm
F.Renout
(Administrateur cgpcs)
Sources :
Chantal Biville (recherches sur les disparus de la tempête de 1753)
Archives de Seine Maritime et de la Somme (recherches des disparus en mer)
Charles Lentheric (côtes et ports français de la Manche)
Sébastien Périaux (suivant les recherches de Jean Claude Michaux)
Frère Oudinet (contes et légendes des falaises normandes-1948)
Maria Carmen Gras (Entre nuages et éclaircies-la gestion des événements climatiques extrêmes à Rouen au XVIII ème siècle)
Cercle généalogique poitevin (climt au XVIII ème sècle france-poitou)







