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Nouvelle recherche...

Posté : 04 janv. 2018, 09:15
par jacques5
Bonjour,

Cette fois, je reviens, toujours sur le même patronyme de Jouanne (Joüenne, Jouenne) concernant Nicolas Richard Jouenne, ayant trouvé sur son acte de décès qu'il était cité comme marchand limonadier. Il fut cependant le successeur de son père Charles Lubin Jouenne à la charge de exécuteur des sentences criminelles à Caudebec jusqu'à une date inconnue.

Je souhaiterais donc savoir vers quels éléments je pourrais me tourner afin de savoir
s'il s'agit d'une profession en plus de sa charge, ou d'une profession après avoir quitté sa charge.

Faire une recherche via la délivrance de la "licence" attribuée au débit de boisson n'est malheureusement pas possible puisque celle-ci ne fut délivrée qu'en 1941. Alors, chercher vers les vieux métiers de Caudebec ? Oui, mais où s'adresser ?

Je souhaite toujours et plus que jamais prendre contact avec ce magistrat de Seine Maritime qui pourra peut-être me donner une piste concernant les individus ayant eu cette charge.

Comment peut-on passer de cette charge à la profession de marchand limonadier ?

Cordialement
D 1798.04.13. jouenne nicolas richard 2.PNG
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D 1798.04.13. jouenne nicolas richard 1.PNG
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Re: Nouvelle recherche...

Posté : 21 janv. 2018, 10:25
par Fabrice P
Bonjour jacques5. Alors pour commencer, je n'ai pas beaucoup de connaissances sur ce sujet mais je vais faire une hypothèse basée sur une autre activité, celle de collecteur de la Taille.

Certaines personnes ont cru que c'était une charge honorifique et à plein temps. En fait, la plupart du temps, dans les villages, le collecteur de la Taille était désigné d'office et pas forcément le même homme tous les ans. En dehors de ça, l'homme désigné avait une autre profession permanente celle-là.
Il est donc fort possible qu'il en soit de même pour exécuteur des sentences criminelles

Re: Nouvelle recherche...

Posté : 24 janv. 2018, 09:22
par jacques5
Fabrice P a écrit :Bonjour jacques5. Alors pour commencer, je n'ai pas beaucoup de connaissances sur ce sujet mais je vais faire une hypothèse basée sur une autre activité, celle de collecteur de la Taille.
Certaines personnes ont cru que c'était une charge honorifique et à plein temps. En fait, la plupart du temps, dans les villages, le collecteur de la Taille était désigné d'office et pas forcément le même homme tous les ans. En dehors de ça, l'homme désigné avait une autre profession permanente celle-là.
Il est donc fort possible qu'il en soit de même pour exécuteur des sentences criminelles
Bonjour Fabrice,
Non non, il s'agit d'une charge qui, si elle pouvait parfois être secondaire mais fort suivie et j'en possède la preuve par un extrait que je donne ci-dessous... aussi effrayant soit-il. Certains étaient même " Officier du roy ".. Je possède une documentation sûre sur le sujet.


(Nicolas Richard) (Caudebec, 1760 - ?,
v1798), fils de Charles Lubin II et de Marie
Gabrielle Férey, époux de Marie Victoire Elisabeth
Férey, sa cousine germaine (Rouen, 1780) ;
provisionné bourreau de Falaise et de Caudebec à
l'âge de dix ans (1770), conjointement à Charles
Louis Jouenne. Quand il prit possession de l'office
de Caudebec, sa mère avait pris soin de se réserver
expressément dans un acte notarié de 1778 les
graisses humaines et les menus profits du métier.
Nicolas Richard Jouenne, d'après le curé de
Caudebec avait la noblesse dans le maintien et une
de ces figures sur quoi bien des personnes
s'imaginent reconnaître l'empreinte d'une naissance
distinguée. Il était assisté dans sa tâche d'un nommé
Carville (v1780). «Nous citerons parmi les derniers
rompus Bénet, originaire de Caudebec, Tiersin et
Bizet, aussi né à Caudebec. Ce dernier, grâce aux
sollicitations de sa famille, fut étranglé par une
corde à boyau que serrait une cheville placée sous
l'échafaud (...). Le dernier pendu fut un infortuné
bolbecais déclaré coupable de cris séditieux à cause
de la cherté des subsistances. Cette victime d'un
régime barbare laissait une femme et six enfants. En
épouse courageuse, elle accompagna son mari au
supplice avec ses enfants... Suivant un témoin
oculaire, Nicolas Richard Jouenne la recueillit chez
lui et lui procura des aliments pendant un temps
assez long. Le dernier pendu en effigie fut un sieur
Renaud, contumax, coupable de soustraction d'une
forte somme en or chez le comte de Brion. Renaud
s'enfuit à Saint-Domingue, où il se fit planteur. Le
premier guillotiné à Caudebec, par arrêt du
bailliage, était un berger, assassin de sa maîtresse.
Cet homme était roux et d'un aspect hideux. Dans ce
temps-là, il était de bon ton pour les condamnés de
chanter en allant à la mort : il était ivre, il chanta,
battit un double entrechat sur l'échafaud et cracha à
la figure de Jouenne»2308. Quand il perdit son office
en 1793, Nicolas Richard Jouenne, alors officier de
la Garde civique, fit valoir que, depuis deux siècles
ses ancêtres étaient en possession des fonctions de
justice à Caudebec et qu'il se trouvait avec sa
nombreuse famille, sans ressource aucune. Il fut
nommé bourreau de Dax (1795), poste qu'il refusa
car, écrivit-il, depuis que je n'exerce plus je me
livre au commerce. Après la mort de Nicolas
Richard, ses enfants furent laissés aux soins de leur
mère qui fut obligée de vendre une maison et de
faire les plus grands sacrifices pour les élever. Ils
vinrent habiter 253 rue Saint-Denis à Paris (v1813).
Marie Victoire Elisabeth Férey avait alors
cinquante-cinq ans et était atteinte de goutte. Trois
de ses filles étaient ouvrières auprès d'elle : Marie
Victoire Eulalie, Louise Thérèse Elisabeth et
Adélaïde Agathe.